Présidée par Cheikh Tidiane Gadio, la séance plénière pour l’examen du projet de budget du ministère de la Femme, de la Famille, du Genre et de la Protection de l’enfance a permis aux parlementaires de saisir le ministre en charge de ces questions des financements alloués aux femmes, la question du genre, la situation des daaras et le retrait des enfants de la rue.
Face aux députés pour le vote du budget de son Département, la ministre de la Femme, de la Famille, du Genre et de la Protection de l’enfance a été interpellée sur plusieurs questions. Parmi les interpellations, il y avait la question des financements des femmes. Sur ce point, la quasi-totalité des intervenants ont abondé dans le même sens, en félicitant Ndèye Saly Diop Dieng, sauf Ndèye Fatou Ndiaye. En effet, pour cette responsable des femmes de Rewmi Thiès, il y a du deux poids deux mesures. «Ceux qui vous remercient et vous félicitent ont peut-être eu à bénéficier de vos services, mais puisque moi et les femmes que je dirige n’ont rien vu, je tenais juste à vous le faire comprendre pour que vous en preniez connaissance afin de rectifier le tir», a laissé entendre Ndèye Fatou Ndiaye. Marie Sow a confirmé sa collègue de Thiès. Selon la jeune libérale, en félicitant le ministre de la Femme, il faudrait préciser ceux qui bénéficient de ses largesses. «Je suis la présidente de la jeunesse féminine libérale, mais nous n’avons jamais bénéficié de vos financements. Nous aimerions bien en faire partie parce que nous sommes des citoyennes sénégalaises aussi», indique Marie Sow.
Les autres démentent leur collègues et chantent Ndèye Saly Diop Dieng
Ndèye Fatou Ndiaye et Marie Sow ont été sèchement démenties par leurs collègues. D’abord, Aynieu Mbengue avec l’exemple de sa localité. Selon cette dernière, lors des cérémonies de financement de Linguère, ni sa localité ni celle de Yaya Sow n’ont bénéficié de financement, alors qu’ils sont membres de l'Apr. «C’est avec une extrême impartialité que vous gérez les financements», défend Aynieu Mbengue. Embouchant la même trompette, Awa Diagne dément sa collègue de Rewmi en donnant des exemples de groupements de femmes rewmistes qui ont bénéficié de financements. Bien qu’elle soit du Pds, Fatma Diop a elle aussi témoigné en faveur du ministre de la Femme. «Je suis du Pds, mais je peux assurer que vous êtes impartiale dans l’attribution des financements. Quand vous venez à Mbacké, je suis toujours informée. Les femmes de cette zone ont été prises en compte dans vos programmes d’attribution de financement et de matériaux».
Awa Guèye vient elle aussi en renfort pour assurer le soutien des femmes parlementaires au ministre de la Femme. «Nous saluons votre travail mais aussi votre ouverture et votre sens de l’écoute. Depuis votre installation à la tête de ce ministère, vous nous avez toujours associées à vos actions. Soyez sans crainte, vous avez notre soutien», assure Awa Guèye. Parlant de la situation des enfants dans la rue, Mme Guèye espère simplement que le nouveau programme de retrait de ces enfants de la rue ne sera pas comme le précédent, qui n’a pas donné beaucoup de résultats.
La question du genre est ressortie des discussions. Aïssatou Sabara et Serigne Abdou Mbacké ont invité le ministre à lever les équivoques sur la question du genre. Pour la dame Sabara, il faut communiquer pour mettre un terme à la campagne de gens malintentionnées.
S’appuyant sur son expérience, Mamadou Diop Decroix retient que l’occupation des enfants de la rue date de longtemps. «Senghor parlait d’encombrement humain», renseigne Decroix, pour dire que la situation ne date pas d’aujourd’hui. Ce problème, selon Decroix, dépasse le ministère de la Femme. Cela interpelle chacun de nous.
Ndèye Khady D. FALL
NDEYE SALY DIOP DIENG
«Pour nous, le genre c’est la planification des politiques publiques égalitaires envers les hommes et les femmes de manière égalitaire»
Le budget du ministère de la Femme est arrêté à 21.610.119.825 F Cfa pour les crédits de paiement et 93.107.056.262 F Cfa pour les autorisations d’engagements. Ndèye Saly Diop Dieng a expliqué le concept genre qui suscite selon elle beaucoup de questionnements légitimes. «Si on veut définir le genre pour le Sénégal, on dira juste que c’est la planification des politiques publiques envers les hommes et les femmes de manière égalitaire», renseigne Ndèye Saly Diop Dieng. Poursuivant, la ministre de la Femme soutient que peut-être ailleurs, le genre pourrait avoir une autre signification, mais ici au Sénégal, il fait juste allusion aux politiques égalitaires entre homme et femme.
Concernant les violences basées sur le genre, dit-elle, c’est pour mettre en évidence les différentes facettes de la violence. «Quand on parle de violence, on pense certes à la femme, mais il y a des hommes qui sont victimes de violence aussi. Donc avec ce nouveau projet de loi portant criminalisation du viol, le Président a juste réalisé le souhait de toutes les femmes», dit-elle.
Nd. Kh. D. F













