
Après que les partis de gauche ont décidé d’aller vers une Confédération des forces de gauche au terme de leurs assises le 6 août dernier, l’audience accordée à certains de ses responsables par le chef de l’Etat, en vue de la présidentielle, sème déjà la division au sein de cette organisation qui risque d’imploser avant de voir le jour.
Le président de la République a reçu vendredi dernier certains responsables de partis de la gauche au palais de la République, en perspective de l’élection présidentielle de février 2024. Une rencontre qui survient dans un contexte de réunification de la gauche comme en témoigne la résolution issue des assises de la gauche plurielle les 5 et 6 août dernier. A cet effet, les différentes organisations de la gauche avaient décidé de la mise en place de la «Confédération des forces de gauche ouverte à toutes les sensibilités de la gauche débarrassée du sectarisme, du dogmatisme et fondée sur le respect de la diversité de ses composantes». Dès lors, avec cette nouvelle trouvaille, la Cds (Confédération pour la démocratie et le socialisme) qui a donné naissance à cette Confédération des forces de gauche n’existe plus, théoriquement. Et, la gauche est désormais une et indivisible.
Malheureusement, cette dynamique unitaire a été sapée par cette audience au palais, qui a été dénoncée par certains responsables de cette organisation de la gauche. En effet, certains chefs de partis de gauche dénoncent «une démarche sectaire» dans la mesure où ils n’ont pas été associés encore moins informés de cette audience qui devrait les engager tous. «Ce comportement de ces responsables de la Cds n’inspire pas confiance et risque de semer la division au sein de la gauche», commente un chef de parti, très remonté contre cette rencontre avec le chef de l’Etat. A l’en croire, si les dirigeants continuent d’agir de la sorte, au détriment des 36 organisations qui composent la gauche, cette confédération en gestation risque de voler en éclats avant même de voir le jour.
En outre, même si dans la résolution de la gauche plurielle, les camarades de Pape Demba Sy avaient appelé au respect des positions respectives sur la tactique à prendre en vue de la présidentielle, certains responsables de la gauche persistent à croire que cette audience devait être précédée par des concertations préalables au sein de cette organisation de la gauche afin de définir des propositions à soumettre au chef de l’Etat. D’autant plus que certains chefs de partis de gauche continuent de croire que cette Confédération des forces de gauche devrait, au même titre que Benno, avoir son candidat à l’élection présidentielle. En effet, ils sont persuadés que le programme de la gauche qui se fonde sur les conclusions des assises nationales est meilleur pour le développement du Sénégal. Et, si la gauche doit soutenir le candidat du président, notre interlocuteur estime qu’une rencontre devrait avoir lieu entre ce candidat et la Confédération des forces de gauche.
M. CISS