
Les magistrats ne sont pas indifférents aux multiples consultations à domicile, utilisées pour l’affectation de leurs collègues. Bien au contraire, ils n’approuvent pas du tout, surtout, lorsque c’est utilisé pour sanctionner un magistrat qui refuse de se plier. Ousmane Chimère Diouf, lors de son discours samedi dernier, a demandé que des critères clairs soient établis pour la bonne carrière du magistrat.
«Le fonctionnement du Conseil supérieur de la magistrature est encore au centre des préoccupations légitimes des collègues. A la suite des dernières mesures prises sous la forme d’une consultation à domicile, le bureau a été saisi par beaucoup d’entre nous pour exprimer leur surprise, surtout deux mois après la tenue du conseil en présentiel et l’ampleur des mesures prises», a souligné, Ousmane Chimère Diouf. Le président de l’Ums a a surtout décrié les affectations qui sonnent comme une sanction. «Une affectation perçue comme une sanction affecte le moral de beaucoup de collègues du fait de la frustration que cela peut entraîner. Le magistrat ne peut être performant que s’il est psychologiquement à l’aise pour mener à bien sa mission», martèle-t-il.
Après que le bureau de l’Ums s’en est ouvert au Premier président de la Cour suprême et au Procureur général de la même juridiction, afin qu’une solution soit définitivement trouvée, il leur a été promis «la réduction au maximum de cette forme d’affectation. «Il est temps que des critères clairs et objectifs soient définis», martèle le président de l’Ums. Ce, pour avoir une meilleure visibilité sur l’évolution de la carrière des magistrats. En attendant, Ousmane Chimère Diouf se veut clair : «le bureau invite les membres du conseil à jouer pleinement leur rôle et veiller à ce qu’aucun magistrat ne soit affecté suite à une décision rendue en toute indépendance, tout en précisant, cependant, qu’il n’appartient à aucun d’entre nous et au Conseil supérieur de stigmatiser une juridiction déterminée pour en faire un lieu de sanction, en refusant de s’y rendre pour le premier cas, et en prenant systématiquement pour le second des mesures d’affectation concernant des collègues à qui des faits seraient reprochés».
Alassane DRAME