En assemblée générale, Ndèye Founé Niang, Sg du Syndicat national des travailleurs des postes et des télécommunications (Sntpt) et Fatou Kamara, Sg comité sectoriel Expresso, ont décidé de passer à la vitesse supérieure afin que «l’esclavagisme» cesse à Expresso. Informé de la situation qui se détériore dans la 3e société de téléphonie, le ministre du Travail Samba Sy a décidé de saisir les Soudanais dès lundi. Ça promet
Les choses sérieuses commencent pour les dirigeants soudanais de Expresso. En effet, les employés d’Expresso, solidaires des licenciés, ont battu le macadam, hier, en tenant leur première assemblée générale dans le hall de l’immeuble Rotonde qui habite la société de télécommunications. Ragaillardis par la présence de Ndèye Founé Niang, Secrétaire générale du Syndicat national des travailleurs des postes et des télécommunications (Sntpt), et des représentants de Mademba Sock, les employés ont déserté les bureaux pour déverser leur bile sur la direction de la boîte. Ce, devant les regards médusés des directeurs financier et commercial. «La direction d’Expresso comprend de travers l’installation d’un syndicat. Vos dirigeants pensent qu’il faut renvoyer tous les employés qui sont dans un syndicat. Nous devons leur faire comprendre que nous ne sommes pas au Soudan mais au Sénégal et qu’il y a des normes et règlements qui régissent le cadre du travail», a crié de rage Saliou Gningue, membre du Sntpt.Souleymane Thiam de l’Unsas enfonce le clou et propose que la bataille franchisse un cap, en l’internationalisant. «Nous avons la possibilité de saisir l’opinion internationale et nous allons le faire. On va mener des actions jusqu’à la tenue de la date des élections, le 7 décembre», dira le syndicaliste. En sus, il lance un appel à l’ensemble des employés d’Expresso afin de s’unir, car, dit-il, «ce qui s’est passé avec les agents licenciés n’épargne pas les travailleurs. Nous allons nous battre afin d’exiger la réintégration des travailleurs».
Les employés tout en noir lundi, conférence de presse mercredi
Prenant la balle au rebond, Ndèye Founé Niang durcit le ton. «L’heure n’est plus au discours, il faut réagir», dit-elle d’emblée. Elle indexe directement les autorités sénégalaises. «Je blâme l’Etat du Sénégal et l’Inspection du travail. Ils ont été saisis depuis longtemps, mais ils ont laissé trainer les choses jusqu’à ce que ça empire» dit-elle. «Dès lundi, nous serons en face d’eux (les gérants d’Expresso). Expresso nous a manqué de respect et ces dirigeants sont venus pour nous exploiter», soutient Ndèye Founé Niang. Pour étayer ses arguments, elle rappelle que pareille situation avait été vécue à Sonatel, mais la différence, c’est qu’il n’y a pas eu de licenciement. «Nous n’accepterons pas l’esclavagisme», conclut Ndèye Founé Niang. Dès lundi, les employés seront habillés en noir avant de tenir une conférence de presse le mercredi, en plus d’un sit-in en fin de semaine prochaine.
Samba Sy entre dans une colère noire
A la fin de leur assemblée générale, les syndicalistes ont pris langue avec le ministre du Travail, Samba Sy. Mis au parfum de la situation, le ministre, qui avait donné des instructions fermes lors de la visite qu’il avait effectuée à l’Unsas, avait demandé séance tenante au Directeur du travail, Karim Cissé, de veiller à rétablir les droits des travailleurs. Seulement, hier, le ministre a soutenu qu’il va se saisir personnellement du dossier et qu’il compte corriger les manquements jusque-là notés dans la gestion des Soudanais.
Samba THIAM