A juste raison, les rewmistes peuvent en vouloir au régime en place. Après cette vague d’arrestations qui a suffi pour susciter leur courroux, la justice sénégalaise n’a libéré aucun partisan de Idrissa Seck, pour le moment. Si le colonel sera déféré aujourd’hui, 9 rewmistes seront jugés ce mardi, deux autres à Zinguinchor. Mory Guèye passe mercredi.
Idrissa Seck et ses partisans doivent s’armer de beaucoup de courage et avoir la carapace dure pour faire face à la traque dont ils disent être victimes. A Dakar, Ziguinchor etc., des sympathisants de la coalition «Idy 2019» ont maille à partir avec la justice. Dimanche dernier, c’est le colonel Abdourahim Kébé qui est tombé dans les filets de la Section de Recherches. L’ancien colonel à la retraite, secrétaire national chargé de la défense au parti Rewmi, a eu le tort de poster lundi dernier sur sa page Facebook des propos interprétés comme un appel insurrectionnel. Conduit dans les locaux de la Sr, Abdourahim Kébé a été auditionné, le même jour, c’est-à-dire dimanche, tard dans la soirée, de 22 heures 50 minutes à 00h 40 minutes. C’est donc dans la nuit du dimanche à lundi que les éléments de la Section de Recherches ont bouclé leur audition et dressé leur procès-verbal. La garde-à-vue devant durer 48 heures, c’est aujourd’hui que le responsable de Rewmi à Saint-Louis devra être présenté au Procureur. Le maître des poursuites, le teigneux Serigne Bassirou Guèye, décidera du sort à donner à cette affaire. Le dossier du colonel à la retraite pourrait être confié à un juge d’instruction, envoyé devant le juge des flagrants délits ou tout simplement, le procureur peut arrêter les poursuites et classer sans suite.
Mory Guèye envoyé à Rebeuss hier, sera jugé demain mercredi
Outre Abdourahmane Kébé, Mory Guèye, le secrétaire national chargé de la jeunesse de Rewmi est aussi dans les liens de la détention. Présenté au procureur, hier, il a été inculpé et placé sous mandat de dépôt. Le chef du parquet a renvoyé le dossier au juge des flagrants délits. Le rewmiste fera face au juge pénal de Dakar, demain mercredi.
9 rewmistes jugés aujourd’hui pour participation à un attroupement non armé
Mais, auparavant, aujourd’hui, 9 partisans de la coalition «Idy 2019», en l’occurrence Abdourahmane Diallo, Amélie Ngom, Malamine Fall, Bigué Simone Sarr, Amath Thiaw, Marième Soumaré, Mamadou Diallo, Amadou Bathily et Binta Mbaye, interpellés devant le siège du parti Rewmi, sur la Vdn, seront jugés aujourd’hui par le juge des flagrants délits. Constitué de 4 femmes, le groupe va répondre du délit participation à un attroupement non armé. Pendant, ce temps, deux autres jeunes rewmistes qui étaient à Touba et qui avaient posté des vidéos sur le net, arrêtés et acheminés à Dakar, attendent d’être fixés sur le sort au niveau de la Division des investigations criminelles. Le camp de Idrissa Seck n’en a pas pour autant fini avec la justice. En effet, à Ziguinchor, Yankhoba Sagna, responsable des jeunes de la coalition, va faire face au juge de grande instance avec un autre jeune du nom de Baldé, pour être jugé. Vendredi dernier, Bassirou Thiombane et Bassirou Dieng, responsables de la jeunesse à Guédiawaye, ont été inculpés par le Doyen des juges d’instruction et placés sous mandat de dépôt. Seul Ousseynou Guèye, à Thiès, a pu être relâché après son arrestation.
Me Fatou Touré : «c’est le prix quand on a en face un régime dictatorial»
Interpellée, Me Fatou Ndiaye Touré n’y est pas allée de main morte. «C’est difficile parce qu’il y a plusieurs procédures. Mais, c’est le prix à payer quand on a en face un régime dictatorial», peste-t-elle.
Alassane DRAME