Des bijoux en or d'une valeur de 5 millions F Cfa avec une bague en diamant, c'est ce qu'a subtilisé la domestique Astou Ndiaye au bout seulement de 13 jours de travail au domicile de Ndèye Lissa Niang, sa patronne demeurant à Fann. Cette dernière l'a traduite hier devant le tribunal d'instance des flagrants délits de Dakar et lui réclame à titre de préjudice ledit montant qu'elle a allégué en bijoux. La prévenue encourt 4 mois de prison ferme.
Encore une autre domestique et sa patronne qui se retrouvent à la barre pour une histoire de vol de bijoux. En réalité, c'est Ndèye Lissa Niang qui a traîné en justice sa bonne Astou Ndiaye. Cette dernière, alors qu'elle était engagée par la partie civile pour faire le ménage, a attendu que sa patronne parte en voyage pour la cambrioler. Après seulement 13 jours de travail au domicile de son employeur à Fann, elle a volé ses bijoux en or d'une valeur de 5 millions F Cfa en plus d'une bague en diamant. Son forfait accompli, Astou Ndiaye a déserté les lieux, restant introuvable et injoignable.
Lorsque la victime est rentrée de son voyage, elle n'a trouvé que des boîtes vides dans son armoire. Ainsi, ses soupçons se sont tournés vers sa bonne Astou Ndiaye. Après des appels incessants en vain,Ndèye Lissa Niang porte plainte. Les agents enquêteurs lui tendent un piège et l’arrêtent. C'est pour des faits de vol au préjudice de l'employeur qu'elle a été jugée hier devant le tribunal d'instance des flagrants délits de Dakar. Interrogée, Astou Ndiaye a tout nié. «Je n'ai pas vu son or et encore moins l'endroit où elle le gardait. Lorsqu'elle partait en voyage, c'est le gardien qu'elle a laissé dans sa maison mais pas moi. Avant de partir, elle m'avait demandé d'arrêter le travail le temps qu'elle retourne sur Dakar. À chaque fois que je nettoyais sa chambre, elle était présente sur les lieux. Et je ne faisais que le lit et ses toilettes intérieures, rien de plus», a raconté cette prévenue âgée de 36 ans. Sur les appels téléphoniques de sa patronne qu'elle aurait refusé de décrocher, elle botte en touche. «Je n'ai pas vu ses appels», précise-t-elle.
Par ailleurs, la mise en cause a essayé de mouiller le gérant de l'immeuble, en l'occurrence Pape Momar Ndiaye. À l'en croire, ce dernier lui avait révélé que ce n'était pas la première fois que sa patronne accusait ses bonnes de vol. D'après elle toujours, le sieur Ndiaye lui avait même suggéré de laisser tomber ce travail pour qu’il lui en cherche un autre.
Pour sa part, la plaignante Ndèye Lissa Niang s'est présentée devant le tribunal avec un exemplaire du Coran et 4 écrins vides qu'elle avait posés devant le pupitre près de la barre. Chapelet autour de sa main gauche, la plaignante a dans son récit révélé avoir engagé Astou Ndiaye le 1er novembre dernier. Imputant le vol de son or à sa bonne, elle soutient: «personne n'entre chez moi. J'avais constaté des vols répétés là-bas alors que nous étions seules dans l'appartement. Ma famille est à l'étranger et personne n'est entré dans ma maison durant tout le temps qu'elle a fait chez moi. Elle est la seule à avoir accès à ma chambre à coucher. Quand j’ai constaté le vol à mon retour, elle rejetait tous mes appels téléphoniques.
Son avocat, Me Abdy Nar Ndiaye, a réclamé le même montant à titre de dédommagement. Pour sa part, le procureur a requis 2 ans d'emprisonnement dont 4 mois ferme. Par contre, Me Iba Mar Diop a plaidé la relaxe au bénéfice du doute à titre infiniment subsidiaire. Délibéré le 10 janvier prochain.
Fatou. D. DIONE