
À São Paulo, la mort du Sénégalais Ngagne Mbaye connaît un nouveau rebondissement. Des vidéosurveillances récemment révélées contredisent la version initiale de la police militaire. L’homme de 34 ans, abattu le 11 avril dernier, ne vendait pas de marchandises au moment de l’intervention. Ce nouvel élément pourrait influer fortement sur l’enquête en cours et mobiliser davantage la diaspora sénégalaise ainsi que les autorités diplomatiques.
Une scène révélée par les caméras de surveillance
De nouvelles images obtenues par le site brésilien Metrópoles dévoilent un détail majeur : Ngagne Mbaye venait tout juste de sortir d’un restaurant où il avait pris son déjeuner, avant de rejoindre le lieu où était garé son chariot de marchandises. À ce moment précis, il n’était pas en train de vendre, contrairement à ce qu’avançait la version officielle de la police militaire.
Déroulé des faits : la vérité s’affine
La scène devient plus précise grâce à la vidéo qui montre Ngagne Mbaye quittant le restaurant, règle son repas et traverse la rue. À son arrivée à proximité du chariot où étaient déposés des effets, des policiers le stoppent. Une altercation s’ensuit : l’un des agents le frappe à coups de matraque ; Ngagne tente de riposter avec une barre de fer. C’est à ce moment qu’un tir retentit, atteignant le Sénégalais, qui décédera peu après.
Une version officielle fragilisée
La police militaire avait initialement justifié l’intervention en avançant que Ngagne Mbaye était en pleine activité de commerce de rue. Or, les nouvelles images démentent totalement cet élément central du récit des forces de l’ordre.
L’impact du nouvel élément
Pour la diaspora sénégalaise ainsi que pour les organisations de défense des droits humains, la publication de cette vidéo vient renforcer l’hypothèse d’une bavure policière à caractère discriminatoire. Du côté de Dakar, elle relance le débat sur la protection des Sénégalais à l’étranger ainsi que la nécessaire prise en charge du suivi de l’affaire par la diplomatie.
Conséquences attendues
Ce rebondissement pourrait amener la justice brésilienne à requalifier le cadre de l’intervention, renforcer les charges à l’encontre du policier ayant effectué le tir mortel, prendre en compte la nature de l’interpellation, notamment le contexte de discrimination dénoncé par la communauté sénégalaise.
Samba THIAM