Entendu et pressé par la justice française qui enquête sur l'attribution des JO de Rio-2016 et de Tokyo-2020, le président du CIO Thomas Bach a officiellement demandé la coopération du Sénégal, où s'est réfugié l'un des acteurs clés, Papa Massata Diack. Le Sénégalais Papa Massata Diack, fils de l'influent patron de l'IAAF (1999-2015) Lamine Diack, et lui-même puissant conseiller marketing de cette fédération est soupçonné d'avoir touché plusieurs millions d'euros de pots-de-vin.
Le président du Comité international olympique (CIO), Thomas Bach, selon l’AFP, a écrit à Macky Sall pour lui demander d'accélérer la coopération avec les juges français qui enquêtent sur l'attribution des JO à Rio-2016 et Tokyo-2020. En effet, l'un des acteurs clé, Papa Massata Diack, est toujours à Dakar. «L’engagement de votre gouvernement serait particulièrement apprécié», ajoute le patron du CIO, espérant que sa demande «puisse être exécutée dans les meilleurs délais», poursuit-il. En fait, le 14 novembre, Thomas Bach a été entendu, comme partie civile, dans le bureau du juge van Ruymbeke. Et ce dernier a souligné qu’il y a une «absence totale de coopération du Sénégal», et cela «entrave le bon déroulement des investigations». Dans sa lettre au chef de l’Etat Sénégalais datée du 16 novembre dernier, Thomas Bach écrit : «le juge d'instruction Renaud Van Ruymbeke nous a fait part des difficultés auxquelles il a été confronté pour l'exécution (de) deux commissions rogatoires internationales adressées au ministre de la Justice du Sénégal».
Depuis 3 ans, le magistrat et ses collègues tentent, dans deux enquêtes distinctes ouvertes par le parquet national financier, de faire la lumière sur un système de corruption à la Fédération internationale d'athlétisme (IAAF) destiné à retarder des sanctions pour dopage en Russie, et sur des soupçons de corruption dans l'attribution par le CIO des Jeux olympiques de Rio-2016 et de Tokyo-2020. Au centre des dossiers, le Sénégalais Papa Massata Diack, fils de l’ancien Président de l'IAAF (1999-2015) Lamine Diack. Massata est soupçonné d'avoir touché plusieurs millions d'euros de pots-de-vin, sur des contrats de sponsoring, ou pour favoriser les candidatures de Rio et de Tokyo aux JO 2016 et 2020. Dans la presse, il s'en est toujours défendu, mais n'a jamais été entendu par la justice française, alors que son père est mis en examen pour corruption et ne peut quitter le territoire français. Lamine Diack avait révélé aux enquêteurs que la Russie avait financé des campagnes électorales au Sénégal en échange de la mansuétude de l'IAAF sur les cas de dopage. La justice sénégalaise a ouvert sa propre enquête et a fait savoir qu'elle n'extraderait pas un de ses nationaux. «Le CIO veut montrer qu'il agit. La vérité, c'est qu'ils ont quand même attribué les JOJ au Sénégal», grince un proche du dossier. Interrogé par AFP sur ce point, le CIO n'a pas réagi dans l'immédiat.
Papa Massata Diack fait l'objet d'un mandat d'arrêt international depuis décembre 2015, «pas exécuté à ce jour», a rappelé le juge à Thomas Bach. Ce dernier avait assuré à Buenos Aires avoir déjà demandé à Dakar "d'apporter son aide dans l'enquête et avoir reçu des assurances que si les autorités françaises veulent l'entendre, «elles peuvent venir au Sénégal». Le Sénégal, qui a ouvert sa propre enquête dans cette affaire, avait fait savoir dès janvier 2016 qu'il n'extraderait pas un de ses nationaux.
Maman Ndiaye
ME BAMBA CISSE CRIE AU SCANDALE
«Il n’appartient pas au Cio de s’insérer dans une procédure judiciaire»
La lettre envoyée par le Comité olympique international (Cio) au gouvernement du Sénégal, pour accélérer la procédure dans l’affaire de pots de vin qui implique Papa Massata Diack, n’est pas du goût de son avocat. Joint au téléphone, l’avocat de Papa Massata Diack, Me Bamba Cissé, qui affirme n’avoir pas pris connaissance de cette lettre, crie au scandale et assène que «le Cio n’a pas de compétence dans une affaire juridique qui concerne deux pays. Il ne leur appartient pas de s’insérer dans les affaires judiciaires, parce qu’il s’agit d’une coopération judiciaire entre deux États». Et de poursuivre : «une procédure a déjà été ouverte au Sénégal ; donc, attendons de voir la suite ; mais le Cio n’a de compétence que sur le domaine sportif et même s’il faisait partie de cette affaire, il ne peut s’insérer dans cette procédure judiciaire». Pour Me Bamba Cissé, le fait que le Cio ait saisi le gouvernement du Sénégal «est un abus manifeste». A la question de savoir la conduite à tenir, Me Bamba Cissé renseigne qu’il communiquera sur cette affaire très bientôt.
Samba THIAM
Le président du Comité international olympique (CIO), Thomas Bach, selon l’AFP, a écrit à Macky Sall pour lui demander d'accélérer la coopération avec les juges français qui enquêtent sur l'attribution des JO à Rio-2016 et Tokyo-2020. En effet, l'un des acteurs clé, Papa Massata Diack, est toujours à Dakar. «L’engagement de votre gouvernement serait particulièrement apprécié», ajoute le patron du CIO, espérant que sa demande «puisse être exécutée dans les meilleurs délais», poursuit-il. En fait, le 14 novembre, Thomas Bach a été entendu, comme partie civile, dans le bureau du juge van Ruymbeke. Et ce dernier a souligné qu’il y a une «absence totale de coopération du Sénégal», et cela «entrave le bon déroulement des investigations». Dans sa lettre au chef de l’Etat Sénégalais datée du 16 novembre dernier, Thomas Bach écrit : «le juge d'instruction Renaud Van Ruymbeke nous a fait part des difficultés auxquelles il a été confronté pour l'exécution (de) deux commissions rogatoires internationales adressées au ministre de la Justice du Sénégal».
Depuis 3 ans, le magistrat et ses collègues tentent, dans deux enquêtes distinctes ouvertes par le parquet national financier, de faire la lumière sur un système de corruption à la Fédération internationale d'athlétisme (IAAF) destiné à retarder des sanctions pour dopage en Russie, et sur des soupçons de corruption dans l'attribution par le CIO des Jeux olympiques de Rio-2016 et de Tokyo-2020. Au centre des dossiers, le Sénégalais Papa Massata Diack, fils de l’ancien Président de l'IAAF (1999-2015) Lamine Diack. Massata est soupçonné d'avoir touché plusieurs millions d'euros de pots-de-vin, sur des contrats de sponsoring, ou pour favoriser les candidatures de Rio et de Tokyo aux JO 2016 et 2020. Dans la presse, il s'en est toujours défendu, mais n'a jamais été entendu par la justice française, alors que son père est mis en examen pour corruption et ne peut quitter le territoire français. Lamine Diack avait révélé aux enquêteurs que la Russie avait financé des campagnes électorales au Sénégal en échange de la mansuétude de l'IAAF sur les cas de dopage. La justice sénégalaise a ouvert sa propre enquête et a fait savoir qu'elle n'extraderait pas un de ses nationaux. «Le CIO veut montrer qu'il agit. La vérité, c'est qu'ils ont quand même attribué les JOJ au Sénégal», grince un proche du dossier. Interrogé par AFP sur ce point, le CIO n'a pas réagi dans l'immédiat.
Papa Massata Diack fait l'objet d'un mandat d'arrêt international depuis décembre 2015, «pas exécuté à ce jour», a rappelé le juge à Thomas Bach. Ce dernier avait assuré à Buenos Aires avoir déjà demandé à Dakar "d'apporter son aide dans l'enquête et avoir reçu des assurances que si les autorités françaises veulent l'entendre, «elles peuvent venir au Sénégal». Le Sénégal, qui a ouvert sa propre enquête dans cette affaire, avait fait savoir dès janvier 2016 qu'il n'extraderait pas un de ses nationaux.
Maman Ndiaye
ME BAMBA CISSE CRIE AU SCANDALE
«Il n’appartient pas au Cio de s’insérer dans une procédure judiciaire»
La lettre envoyée par le Comité olympique international (Cio) au gouvernement du Sénégal, pour accélérer la procédure dans l’affaire de pots de vin qui implique Papa Massata Diack, n’est pas du goût de son avocat. Joint au téléphone, l’avocat de Papa Massata Diack, Me Bamba Cissé, qui affirme n’avoir pas pris connaissance de cette lettre, crie au scandale et assène que «le Cio n’a pas de compétence dans une affaire juridique qui concerne deux pays. Il ne leur appartient pas de s’insérer dans les affaires judiciaires, parce qu’il s’agit d’une coopération judiciaire entre deux États». Et de poursuivre : «une procédure a déjà été ouverte au Sénégal ; donc, attendons de voir la suite ; mais le Cio n’a de compétence que sur le domaine sportif et même s’il faisait partie de cette affaire, il ne peut s’insérer dans cette procédure judiciaire». Pour Me Bamba Cissé, le fait que le Cio ait saisi le gouvernement du Sénégal «est un abus manifeste». A la question de savoir la conduite à tenir, Me Bamba Cissé renseigne qu’il communiquera sur cette affaire très bientôt.
Samba THIAM