Les enquêteurs de police de la Division spéciale de cybersécurité (Dsc) ont démantelé la bande de présumés escrocs à la plante appelée «Moringa Xd Hb 12» ; un «arbre miracle» avec lequel les supposés escrocs, dont deux sœurs, ont fait miroiter les merveilles de la vie au contrôleur des Impôts et Domaines, Mamadou Moctar Niagane. Qui a mordu à pleines dents à l’appât des malfrats, avant d’être saigné à blanc à hauteur de 34 millions de francs Cfa (voir édition du samedi dernier).
Mamadou Moctar Niagane, contrôleur des Impôts et Domaines, peut pousser un ouf de soulagement. Même s’il n’a pas encore pu récupérer ses 34 millions de francs auprès de ses présumés escrocs à l’arbre miracle appelé «Moringa Moulu Xd Hb 12».
Gnagna, la «lanceuse», se fait passer pour Fatou Guèye et piège le contrôleur des Impôts
Quand les flics de la Division spéciale de cybersécurité (Dsc) ont été saisis d’une lettre-plainte contre X, ils ont ouvert une enquête préliminaire et engagé la traque aux malfaiteurs. De fil en aiguille, ils débusquent un premier élément de la bande de malfrats. Qui sera très vite identifié sous le nom de Gnagna T. M. D, commerçante, puis localisé à Liberté 6 Extension de Dakar. Les agents effectuent chez la dame et l’interpellent. Ils découvrent également que celle-ci fut l’utilisatrice du numéro de téléphone avec lequel elle se faisait passer pour la nommée Fatou Guèye lorsqu’elle discutait avec le contrôleur des Impôts et Domaines.
Elle tombe avec sa demi-sœur : 2.600.000 F, 7 cartes Sim et 11 téléphones saisis
Les policiers mettront aussi la main sur la demi-sœur de Gnagna du nom de Khadidiatou T. Qui aurait assisté sa frangine dans ses agissements délictuels. Au cours d’une perquisition, les flics découvrent une somme de 2,6 millions francs Cfa ; sept (7) cartes Sim Orange et Kirène ; onze (11) téléphones portables et divers reçus de transaction, via Western Union et Ria. Des comptes sont établis au nom des deux sœurs citées plus haut.
Comment Gnagna appâte les proies
Cuisinée à la Dsc, la commerçante Gnagna avoue tout et déclare faire office de «lanceuse» dans le gang ; une mission qui consistait à jouer l’appât avec leurs proies qu’elle contacte et leur propose des graines de «Moringa Moulu». Et, si elle se rend compte que sa cible tergiverse, elle se montre davantage convaincante et se présente comme une employée d’un certain Eddie, considéré comme le cerveau du gang ; un ressortissant béninois qui l’aurait contactée via WhatsApp avant de l’ajouter parmi ses contacts téléphoniques.
Comment le gang opère
Gnagna indique que le même Eddie l’aurait également mise en rapport avec le nommé I. Wilane. Ce dernier, dit-elle, était chargé de lui fournir les puces de téléphone incriminées. Ainsi, après leur coup, Eddie se taillait la part du lion avant de leur laisser le reste du butin. Ce qui du reste a été confirmé avec le transfert d’argent via Western Union et Orange Money d’un montant de 800.000 F à titre de commission ; une somme d’argent prélevée indûment des 34 millions du fonctionnaire de l’Etat, Mamadou Moctar Niagane.
La commerçante déclare n’avoir soutiré de l’argent avec son gang qu’au contrôleur des Impôts et Domaines et un certain nommé Papa Diouf. Cependant, toutes leurs autres tentatives ont piqué du nez. Quid des cartes Sim et téléphones portables ? Gnagna persiste dans ses allégations et accuse Wilane d’être son fournisseur. Elle affirme avoir utilisé tous les cellulaires trouvés par-devers elle dans le cadre de leurs opérations répréhensibles.
Les éléments matériels qui enfoncent tous les présumés cybercriminels
Des exploitations techniques des téléphones en question ont permis de découvrir des reçus de transaction via Western Union et Ria au profit de la dame Khadidiatou T ; des montants respectifs de 590.352 F le 19 février dernier et de 396. 574 F le 4 mars dernier. Interpellée sur les différents montants, Khadidiatou dégage en touche et affirme que les sous appartiennent à sa demi-sœur Gnagna. Quant au nommé I. Wilane, il a confirmé la déposition de la commerçante Gnagna et déclare avoir acheté les cartes Sim de téléphone portable auprès d’un certain Moussa, établi à Cambérène. Plusieurs numéros de téléphone maliens ont été découverts dans la rubrique «répertoire» au cours de l’exploitation technique des cellulaires. Cependant, Wilane soutient que lesdits numéros appartiennent à des clients qui le contactent via Tik-Tok ou Facebook pour des publicités.
Les cybercriminels déférés au parquet, le reste de la bande activement recherché
I Wilane, Gnagna T. M. D. et sa demi-sœur Khadidiatou T ont été présentés devant le procureur du parquet du palais de justice de Dakar. Ils sont poursuivis pour association de malfaiteurs, escroquerie en bande organisée, blanchiment de capitaux et/ou complicité. Tandis que les autres éléments de la bande sont activement recherchés. Il s’agit des nommés Eddie, Marième N, M. Sanghareh et Moussa.
Vieux Père NDIAYE
Papa Diouf, ancien ministre de la Pêche, parmi les victimes des cybercriminels
Papa Diouf, président du Conseil de surveillance de la Société nationale de recouvrement, déclare avoir été victime de la même bande de cybercriminels, qui lui a soutiré la somme de 3.670.000 de francs Cfa. L’ancien ministre de la Pêche soutient que les mis en cause ont utilisé le même procédé pour le gruger, en lui proposant du Moringa. Ce que les malfrats ont reconnu sur toute la ligne.
VPD












