Pour l’élucidation de l’affaire des 2 milliards de francs, le juge d’instruction du deuxième cabinet a entendu, mercredi dernier, Cheikh Amar et Samuel Sarr, d’abord séparément, avant de passer par la confrontation. Chacun est resté campé sur sa position ; mais cette deuxième épreuve ne s’est pas passée sans heurts. En effet, le ton est monté d’un cran ente l’ancien ministre de l’Energie et le patron de Tse.
S’il y avait une amitié entre Samuel Sarr et Cheikh Amar, cette amitié n’existe plus. Les deux hommes ne sont plus sur la même longueur d’onde. Et cette histoire de 2 milliards de francs, si elle n’est pas la cause, les a, au moins,davantage séparés. Pour autant, il faudra chercher la vérité dans cette affaire. Pour ce faire, le juge Mamadou Seck les avait convoqués mercredi dernier pour les entendre. Ils ont ainsi été auditionnés séparément avant que le magistrat instructeur ne procède à la confrontation. Lors de leurs auditions séparées, chacun avait donné sa version des faits et donc relaté exactement les termes de la plainte.Et, au moment de la confrontation, Cheikh Amar et Samuel sont restés campés sur leurs positions respectives. C’est alors parti pour une empoignade entre les deux. En effet, le ton est monté d’un cran. Et c’était le moment choisi pour que chacun dise ce qu’il pense de l’autre et le traite de menteur. Car, chacun estimait détenir la vérité. Au final, le juge leur a demandé de partir. La balle reste donc toujours dans le camp du magistrat instructeur qui doit décider de la suite à donner à cette affaire.
Pour rappel, Cheikh Amar et Samuel Sarr s’opposent pour un montant de 2 milliards de francs. Le patron de Tse poursuit l’ancien ministre de l’Energie sous Abdoulaye Wade pour abus de confiance. A l’en croire, ce dernier lui avait fait croire que Wade était dans la dèche et qu’il avait besoin d’argent. C’est ainsi qu’il lui a remis 2 milliards. Selon Cheikh Amar, cet argent n’est jamais arrivé entre les mains de l’ancien président de la République, car Samuel Sarr les a utilisés à des fins personnelles. «Faux», a rétorqué l’ancien ministre de l’Energie qui lui aussi a enclenché une procédure judicaire à l’encontre de Cheikh Amar, pour tentative d’escroquerie, dénonciation calomnieuse. Samuel Sarr a juré sur tous les saints que l’homme d’affaires avait contracté un prêt auprès de Wade pour un montant de 7 milliards. Ainsi, les 2 milliards qu’il lui avait remis constituent un acompte. Et lorsqu’il a remis l’argent à Wade, ce dernier lui a indiqué comment il devait le distribuer entre diverses personnes. Avec leurs plaintes croisées, tous les deux ont été inculpés par le juge du deuxième cabinet. L’affaire sera peut-être élucidée au terme de l’instruction et peut-être faudra-t-il, auparavant, pour le juge, recueillir la version de Wade, même si c’est par mail, pour éclairer sa lanterne.
Alassane DRAME












