Réclamé par l’Inde, Ravi Sulya Poojari est à deux pas d’être renvoyé chez lui, même si c’est la dernière chose qu’il souhaite. En effet hier, la Chambre administrative de la Cour suprême a rejeté le recours en annulation du décret portant son extradition et qui a été déposé par son avocat. La Cour suprême valide ainsi le décret de Macky Sall.
La Chambre administrative de la Cour suprême a validé hier le ticket de sortie de Ravi Sulya Poojari. Le président de la République avait signé d’abord le décret d’extradition de celui qui est surnommé la «terreur des stars de Bollywood», mais son avocat, Me El Hadji Diouf, avait formé un recours en annulation. C’est hier que la haute juridiction a rejeté le recours, cautionnant ainsi le décret déjà signé par Macky Sall. En fait, après que la Cour d’appel de Dakar a rendu un arrêt confirmant l’extradition du bourreau présumé des stars de Bollywood, un pourvoi en annulation a été formé par la robe noire, mais devant la Chambre criminelle de la Cour suprême. Ce recours a été déclaré irrecevable par la Chambre criminelle, il y a quelques mois, car la Chambre avait estimé qu’elle n’était pas compétente. C’est ainsi que la robe noire a revu sa copie en saisissant cette fois la Chambre administrative qui est compétente en la matière.
Pour l’annulation du décret signé par Macky Sall, Me El Hadji Diouf a invoqué un traité, une résolution de l’Assemblée générale des Nations-Unies portant sur l’abolition de la peine de mort. Selon l’avocat, l’Inde n’a pas aboli la peine de mort et il est quasiment certain que si le Sénégal procède à l’extradition de son client, ce dernier va passer à la guillotine.
Seulement, la Chambre administrative ne l’entend pas de cette oreille. Selon les juges suprêmes, il s’agit de directives de l’Onu qui n’ont pas valeur contraignante et qui n’ont pas été soumises à signature. Toutes choses qui font que la haute juridiction a rejeté le recours formé par l’avocat pour le compte de son client.
Il est soupçonné d’extorsion de fonds, enlèvement, meurtre et intimidation…
Rappelons que depuis son arrestation en janvier 2019, Ravi Sulya Poojari crie sur tous les toits pour que les autorités sénégalaises ne procèdent pas à son extradition. Devant la Chambre d’accusation de la Cour d’appel comme devant la Cour suprême, son avocat s’est battu pour obtenir son maintien au Sénégal, en vain. De l’autre côté, son pays d’origine le réclame. Sulya Poojari est en fuite depuis plusieurs années. Il est soupçonné de faits criminels, notamment extorsion de fonds, enlèvement, meurtre et intimidation etc.
Alassane DRAME