Incarcéré depuis plus d’un an, le chef de village de Toubacouta, Seyni Sané, est mort hier jeudi matin au pavillon spécial de l’hôpital. La nouvelle s’est répandue très rapidement au village de Toubacouta. Ses parents et les autorités coutumières se disent complètement sonnés par cette mauvaise nouvelle du chef de village qui trouve la mort dans les liens de la détention.
Sitapha Diémé, notable du village de Toubacouta
«Ce décès est comme un coup de tonnerre au village. Nous sommes très choqués sur les circonstances du décès. On pensait qu’il serait libéré puisqu’il est malade. C’est avec douleur que nous avons appris cette nouvelle. Il est mort. C’est douloureux. Nous voulons et nous demandions toujours l’ouverture du procès. Tout le village est abattu», raconte le vieux très affecté par cette disparition.
Bakary Sobate Sané, nouveau chef de village de Toubacouta
Intronisé chef de village en l'absence de son aîné, Bakary Sobate Sané a appris la nouvelle du décès de son frère avec beaucoup de regret et de consternation. Il raconte : «c’est à 11 heures du matin que j’ai appris le décès de l’ancien chef de village. C’était la douleur et la tristesse au village.. Lorsqu’il partait, il était souffrant. Nous attendions de l’Etat et de la Justice l’ouverture du procès. C’est une inquiétude pour la population de rester pendant tout ce temps sans que le procès ne soit ouvert pour qu’ils soient jugés. On souhaite que la vérité éclate».
Mamadou Diallo, maire de Niassya
«Je suis très attristé par cette nouvelle… parce que quand vous perdez quelqu’un qui vous est proche ou cher, c’est vraiment douloureux. Je déplore le fait que sa détention ait duré et qu’il y ait une lenteur en ce qui concerne le traitement du dossier. C’était une personne âgée et malade. Il a travaillé jusqu’à la retraite. Nous savons également qu’avant qu’il ne soit arrêté et déferré à Dakar, il suivait un traitement, car il avait des problèmes de santé. Sa maladie a sans doute repris entre-temps et c’est peut-être cela qui est à l’origine de sa mort. Nous demandons l’ouverture du procès pour connaître leur sort», regrette le premier magistrat de la commune de Niassya. Qui conclut : «Un dispositif est en train d’être mis en place avec les parents qui sont à Dakar pour le rapatriement du corps dès demain matin (aujourd’hui). Et il sera inhumé dans l’après-midi à Ziguinchor».
Baye Modou SARR