Ayant comparu le jeudi dernier, 5 mai, devant le tribunal des flagrants délits de Louga dans l'affaire Astou Sokhna, les 6 sages-femmes qui ont été inculpées pour des faits de non-assistance à personne en danger seront édifiées sur leur sort aujourd'hui, mercredi. Il s'agit de Amy Sène, Ndèye Khady Lo, Penda Diack, Ndèye Fally, Ngoné Ndiaye et Ndèye Fatou Seck. Le procureur avait requis la relaxe pure de Ngoné Ndiaye et de Ndèye Fatou Seck qui étaient déjà en liberté provisoire. Malheureusement, s'agissant des 4 autres, le parquet avait sollicité 1 an de prison dont 1 mois ferme. Dans ses observations, il avait laissé entendre que «même si la population est en colère, on ne peut pas leur appliquer la peine de 5 ans». À cela, il a ajouté qu'il fallait faire à ces sages-femmes une application extrêmement bienveillante de la loi puisque c'est la première fois qu'elles commettent ces faits. Cependant, il reste à savoir si le juge va suivre les réquisitions du parquet ous'il va aller au-delà en les relaxant toutes.
Par contre, l'avocat de la partie civile, Me Ousseynou Gaye avait sollicité la déclaration de culpabilité de toutes les prévenues ainsi que la réservation de ses intérêts civils. En sus, la robe noire avait demandé l'exhumation du corps de la défunte Astou Sokhna afin qu'on puisse savoir les conditions dans lesquelles elle est décédée. Pointant du doigt ces sages-femmes, son client, l'époux de la victime, Modou Mboup, avait confié au tribunal que sa femme qui se tordait de douleur avait souffert face à leur indifférence totale de 10h jusqu'à sa mort. Cette partie civile ajoutait qu'elle avait une grossesse à risque et que c'était la raison pour laquelle ces matrones ne devaient pas la faire patienter lors de son accouchement puisqu'elle était programmée pour une césarienne.
Par contre, ce personnel de la santé qui a été attrait devant la barre avait nié les faits même si l'une d'entre elles, en l'occurrence Penda Diack, avait reconnu avoir établi le certificat de genre de mort de la victime sur instruction de la gynécologue Diodio Boye, alors que ledit document ne portait pas de cachet. Mais, l'un de leurs avocats à savoir Me Abou Abdoul Daff avait demandé leur relaxe pure. Ce conseil qui a fait le procès du système sanitaire sénégalais avait confié lors de sa plaidoirie : «ce qui se passe dans nos maternités n'est pas l'apanage de ses gens-là mais, c'est le Sénégal qui est malade, c'est le système sénégalais qui est mourant».
FDD