Les Sanarois ont encore fait parler d’eux. D’après des informations qui circulent, les étudiants, lors d’un mouvement d’humeur, avant-hier, ont attaqué saccagé et déversé des eaux usées dans le bureau du recteur de l’Ugb. Le Saes, qui s’indigne de tels actes, est monté au créneau pour demander la dissolution de la Coordination des étudiants de Saint Louis (Cesl), mais aussi la punition des responsables. Dans un communiqué, les grévistes réfutent les accusations de saccage et d’attaque physique et apportent des précisions.
Il y a presque un an, tombait Fallou Sène au campus de l’Université Gaston Berger (Ugb) de Saint-Louis. Mais même cette tragédie ne semble freiner les Sanarois dans leurs revendications. Ils se sont encore illustrés, en se mettant au-devant de la scène ces deux derniers jours. En effet, pour protester contre l’insalubrité dans leur campus, ils auraient saccagé et aspergé le bureau du recteur d’eaux usées. Le Syndicat des enseignants du supérieur (Saes) est vite monté au créneau pour dénoncer l’attitude des étudiants, avant de demander des sanctions contre les responsables ainsi que la dissolution de la Cesl.
En réplique à cette sortie du Saes, les étudiants balaient les accusations et apportent des précisions. «C’est avec une posture responsable et une démarche cohérente que la Coordination des étudiants de Saint Louis (Cesl)remplit sa mission de défense exclusive des intérêts matériels et moraux des étudiants», assurent-ils dans leur communiqué, avant de préciser qu’ils ont toujours privilégié les moyens pacifiques tels que le dialogue et la négociation dans leurs stratégies de revendication.
A en croire les étudiants de l’Université Gaston Berger, depuis quelques semaines, ils vivent dans une situation de précarité extrême à cause du non-respect de ses engagements par l’autorité. La Coordination des étudiants de Saint-Louis tient par ailleurs à préciser à l’endroit de l’opinion qu’elle a entamé une série de négociations et d’alertes depuis le mois de janvier. «C’est dans une logique de négociation que la Cesl a rencontré à plusieurs reprises les autorités internes, à savoir le recteur et le Directeur général du Crous, les autorités externes concernées, à savoir le Directeur général de la Sones, celui de l’Onas, mais aussi Amnesty international et les familles religieuses. Et malgré les 48 heures non renouvelables de cessation d’activités pédagogiques, décrétées le 8 avril sous forme d’alerte, la fosse septique a continué de déverser, rendant le campus invivable», clarifie Daouda Sagna, président de séance.
«Nous avons décidé de prélever symboliquement une partie de l’eau usée qui se déverse devant nos portes pour le verser devant la porte des autorités»
Ainsi, la Cesl a décidé de convoquer de nouveau la base à une assemblée générale pour statuer sur la situation. Et suite à cela, deux décisions ont été prises : descendre sur la Nationale pour se faire entendre et prélever symboliquement une partie de l’eau usée qui se déverse devant leurs portes et le restaurant et la verser devant les portes des autorités sous forme de protestation. «La Cesl précise donc qu’il n’a jamais été question de saccage, de menace ou d’attaque physique, contrairement aux accusations du Saes», démentent les étudiants saint-louisiens.
D’après ces derniers, s’il y a une structure syndicale qui mérite d’être dissoute, c’est bien ce Saes qui a su brûler aux yeux de toute la population sénégalaise une loi nationale.
Les étudiants informent d’ailleurs que dans une logique de résoudre pacifiquement les problèmes, la Cesl a rencontré le gouverneur de la région de Saint-Louis en présence du recteur, du directeur du Crous, du préfet, du commandant de la légion nord, du commissaire central et leurs collaborateurs. «Nous osons espérer que suite à cette rencontre, nos revendications seront diligentées dans les meilleurs délais», concluent-ils.
Ndèye Khady D. FALL