«Ce jour-là, je voyais la mort», tels sont les propos tenus par Alaye Diouma Diallo, qui est accusé d'avoir mortellement poignardé Abou Sow en 2015. L'homme âgé de 32 ans et qui, selon son avocate, souffre de schizophrénie, risque 10 ans de réclusion criminelle devant la chambre criminelle de Dakar où il a comparu hier pour meurtre.
Atteint de schizophrénie, selon son avocate Me Ndèye Fatou Sarr, Alaye Diouma Diallo est accusé d'avoir mortellement tué le nommé Abou Sow en lui administrant un coup de couteau à la nuque. Mais, c'est le 15 mars prochain jour de son délibéré que l'on saura si le juge de la chambre criminelle de Dakar va l'acquitter, pour folie, en application de l'article 50 du code pénal, comme le souhaite la robe noire. Ou bien qu'il va le condamner à 10 ans de réclusion criminelle, en suivant le procureur dans ses réquisitions. Cet accusé qui est en détention préventive depuis 2015, a comparu hier devant cette juridiction pour meurtre. Selon l'accusation, il avait acheté un couteau à la quincaillerie avant de s'attaquer à Abdou Sow.
Après lui avoir administré le coup de couteau à la nuque, la manche de l’arme s’est détachée laissant la partie tranchante plantée sur la nuque. Et il continuait à le rouer de coups de pied alors que la victime est restée inerte sur le sol où il gisait dans une mare de sang. Il a été par la suite maîtrisé par les riverains qui l'ont livré aux policiers.
À la barre, l'homme âgé de 32 ans, de par son comportement, a semblé être quelqu'un qui ne jouissait pas de toutes ses facultés mentales. Ce qui fait que lorsqu'on lui a notifié le crime pour lequel il est poursuivi, il a souri. «Je ne l’ai pas fait exprès. Ce sont les djinns qui m’ont mis en colère. Ils sont là-haut dans le ciel», lance-t-il. Il poursuit en divaguant lorsque le juge lui a demandé les raisons de son jugement. En guise de réponse, Alaye Diouma Diallo lui demande ce que signifiait un jugement. Lorsqu'il est revenu un peu à lui, il se lâche finalement sans pour autant révéler les véritables raisons de leur dispute. «Ce jour-là, j’étais hystérique. Je ne voyais que la mort. Abdou Sow est venu me retrouver et on s’est disputé», dit-il.
Dans ses réquisitions, le procureur a requis 10 ans de réclusion criminelle contre lui, là où son conseil a demandé son acquittement tout en brandissant son certificat médical. «La prison n’est pas sa place. Il souffre de schizophrénie», a plaidé Me Ndèye Fatou Sarr. C'est à la suite de sa plaidoirie que le tribunal a fixé le délibéré pour le 15 mars prochain.
Fatou D. DIONE