Il a attendu près de deux semaines pour enfin sortir. Salif Sadio, chef des combattants du Mfdc au Front Nord, vers la frontière gambienne, dans une vidéo mise en ligne par la presse gambienne, menace l’Etat gambien, sa population et prévient l’armée sénégalaise contre toute velléité d’attaque contre lui. L’intégralité de sa déclaration.
«Ce qui s'est passé a sérieusement affecté les relations familiales que nous entretenons avec la Gambie. Je vais envoyer un message très clair aux autorités gambiennes et j'en assumerai toutes les conséquences. C'est moi Salif Sadio leader du Mfdc, celui que la presse mensongère donne tantôt mort tantôt vivant. C'est moi qui suis là bien vivant. Je ne retourne jamais en arrière et j'aime la guerre plus que le dialogue, car la guerre est un art pour moi. Elle permet de régler les problèmes».
«Le peuple de la Casamance et celui de la Gambie constituent un seul peuple»
«Je vous envoie auChef d'état-major général de l'armée gambienne. Il faut lui dire que je vous avais prévenu lorsque je les ai vus poser des actes anormaux, car le peuple de la Casamance et celui de la Gambie constituent un seul peuple. Il n'y a pas une seule personne en Gambie qui n'a pas de parents en Casamance et vice versa. C'est cette fraternité qui unit nos deux peuples que j'ai toujours voulu préserver. Tous les peuples avoisinant la Casamance sont des peuples frères. J'avais prévenu la Gambie d'être très prudente, car le Sénégal veut l'impliquer dans une guerre qui ne le concerne pas. C'est le même piège qu'ils avaient posé en Guinée Bissau et beaucoup de civils y ont laissé leur vie alors que la Guinée Bissau est un peuple frère».
«La défense des droits fondamentaux du peuple de la Casamance ne doit pas faire l'objet d'une guerre»
«Je suis en train de me battre pour les droits du peuple de la Casamance. Je vais me battre jusqu'à la liberté de mon peuple comme l'ont fait tous les peuples libres du monde. La défense des droits fondamentaux du peuple de la Casamance ne doit pas faire l'objet d'une guerre. Il n'y a aucune animosité entre nous et le gouvernement gambien. Les gouvernements changent et les peuples demeurent. Donc ceux qui arrivent au pouvoir doivent tout faire pour préserver les intérêts de leur peuple. Car tôt ou tard, ils vont quitter le pouvoir pour laisser la place à d'autres».
«L'incident qui s'est passé est très regrettable, car certains n'ont pas terminé les récoltes et ils ont fui pour aller se réfugier ailleurs»
«J'ai toujours prévenu la Gambie de ne pas accepter que ces forces de la Cedeao fassent de la Gambie leur base arrière pour nous attaquer. J'ai laissé passer cette fois-ci pour ne pas perturber les études des enfants. L'incident qui s'est passé est très regrettable car certains n'ont pas terminé les récoltes et ils ont fui pour aller se réfugier ailleurs. Les enfants n'ont pas été à l'école».
«Si ce qui s'est passé aujourd'hui se répète,le monde entier va le regretter»
«Les armes et toute son armada ne m'impressionnent pas. En cas d'affrontements, nous allons vivre ou mourir. Je me suis retenu aujourd'hui mais si cela se reproduit, je vais passer à l'acte. Si ce qui s'est passé se répète, le monde entier va le regretter. Nous allons nous battre et il yaura des morts même si ce sont nos femmes ou nos enfants qui sont sur place. Il faut dire au gouvernant et au peuple gambien que leurs conventions avec les forces de la Cedeao qui nous ont attaqués ne nous concernent pas du tout».
«S'ils veulent la guerre au Mfdc, ils n'ont qu'à la déclarer comme l'avait fait la Guinée Bissau»
Il n'y a aucun problème entre nous et la Gambie ni avec la Cedeao. Notre différend c'est avec le Sénégal sur les terres de la Casamance. Depuis 40 ans, nous nous battons et jamais nous n'avons attaqué la Gambie une seule fois. Mais ce qui s'est passé ne doit plus se reproduire. Ils ne peuvent pas nous attaquer ensuite retourner se repositionner en Gambie et que l'Etat gambien y dégage sa responsabilité. Cette attitude est fausse et irresponsable de leur part. S'ils veulent la guerre au Mfdc, ils n'ont qu'à la déclarer, comme l'avait fait la Guinée Bissau».
«Le conseil que je donne au chef Birame Camara est de ne pas se mêler au conflit de la Casamance»
«Ceux que nous avons arrêtés ont dit être là pour préserver la paix en Gambie et assurer la sécurité du Président gambien. Donc qu'est-ce qu'ils ont à voir en Casamance. J'ai beaucoup de preuves que je ne vais pas dévoiler par stratégie, car je suis un combattant. Ces derniers n'ont pas dit toute la vérité aux Gambiens. Le conseil que je donne aux Gambiens surtout au chef d’état major Birame Camara est de ne pas se mêler au conflit de la Casamance. Les démarches des dirigeants gambiens ne sont pas intelligentes car comment peux-tu habiter avec des gens et ne pas les connaître ? C'est après des incidents qu'ils viennent s'excuser et nous supplier de rendre les corps des disparus ou libérer les otages».
«Si vous pensez que ce sont juste des menaces, donc prenez vos responsabilités»
«Croyez-moi et je le jure, si de tels incidents ont lieu, ce que je ferai aux prisonniers sera pire, car la dernière fois, je n'ai tué personne. Sachez en tout cas que ce ne sont pas des menaces ni des paroles en l'air. Si vous pensez que ce sont juste des menaces, donc prenez vos responsabilités».
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