Me Abdoulaye Wade a rendu un vibrant hommage à Sidy Lamine Niass dont le décès est pour lui «une perte incommensurable» pour le Sénégal et l’Afrique. Saluant la mémoire d’un combattant infatigable pour l’Islam, la démocratie et la presse, Me Wade rappelle les conditions difficiles dans lesquelles il a bâti son groupe de presse. D’ailleurs, l’ancien chef d’État révèle qu’il était en train de voir avec le défunt comment assurer la sécurité financière du groupe pour en faire une référence mondiale, et offre ses services, en cas de besoin, à celui ou à ceux qui auront la charge de diriger son legs.
Me Abdoulaye Wade a rendu un vibrant hommage à Sidy Lamine Niass. «Un géant de la presse africaine a disparu mais aussi un croyant combattant infatigable pour notre religion, dont il a une maitrise rare. Puisse Dieu, le Tout Puissant, le Miséricordieux, inspirer les jeunes Africains de l’exemple de Sidy Lamine Niass qui a réussi le parcours du combattant sur un chemin montant, difficile et malaisé, parsemé de fosses et de trappes, avec partout des embusqués, ennemis de la liberté et de la vérité. Malgré tout, il est parvenu au sommet et a planté, comme Armstrong sur la lune, le drapeau de la victoire aux couleurs du Sénégal et de l’Afrique», a écrit l’ex-président de la République, dans une lettre de condoléance adressée à Ahmed Khalifa Niass.
«A une époque où tout était difficile, peu de gens croyaient que Walfadjri pourrait vivre longtemps»
Poursuivant, Me Wade salue le mérite du défunt,qui a su s’imposer dans le paysage médiatique sénégalais, alors que c’était loin d’être évident. «A une époque où tout était difficile, créer un journal n’était pas évident. Avec l’intolérance générale qui régnait à l’époque et est venue s’ajouter à l’esprit dirigiste de l’État prétendu socialiste, peu de gens croyaient que l’organe pourrait vivre longtemps, surtout que, dès le départ, Sidy a fait preuve d’une véritable indépendance d’esprit», soutient d’emblée l’ancien Président. Qui poursuit : «Avec très peu de moyens, Sidy a su imposer son hebdomadaire et, peu de temps après, créer la télévision».
«Ayant été pendant longtemps chef de l’opposition, je n’ai jamais eu à me plaindre des organes Walfadjri»
Et malgré les critiques et accusations de parti pris, Wade trouve que Walfadjri a toujours été équidistant des différentes forces politiques. «Au plan politique, les organes de presse du groupe ont su maintenir l’équilibre entre le pouvoir et l’opposition. Ayant été pendant longtemps chef de l’opposition je n’ai jamais eu à me plaindre des organes Walfadjri».
«Faire de Walf-Tv un projet toujours plus large, toujours plus solide, à l’instar des grandes télévisions mondiales»
Après cet «hommage mérité» à Sidy Lamine Niass et à son groupe de presse, Me Wade a présenté ses condoléances à tous les employés, notamment à Abdourahmane Camara «le fidèle compagnon, l’âme et la colonne vertébrale» de Walfadjri. Aujourd’hui, Me Wade se dit d’autant plus peiné qu’il était en train de voir avec le fondateur de Walfadjri, comment faire pour le mettre à l’abri du besoin et en faire une référence mondiale. «Sidy Lamine Niass disparait au moment où je travaillais avec lui sur un projet consistant à trouver des ressources permanentes pour faire de Walf-Tv un projet toujours plus large, toujours plus solide, à l’instar des grandes télévisions mondiales», révèle Wade. Qui offre son soutien aux héritiers du Mollah de Sacré-Cœur. «Si mon offre intéresse le successeur, nous le soutiendrons de toutes nos forces», affirme l’ancien chef d’État. Non sans préciser qu’il a, à ce sujet, eu «un bref entretien avecCheikh (fils de Sidy) juste avant son embarquement pour Dakar».
Mbaye THIANDOUM