C’est une rocambolesque histoire de décès qui secoue actuellement la ville de Ziguinchor. A l’origine, Tidiane Diallo, qui se sentait mal la nuit, est allé à l’hôpital pour des soins, mais malheureusement, il a fini par rendre l’âme. Si la famille dit que c’est à cause d’une négligence du médecin de garde, l’hôpital dément.
La mort de Tidiane Diallo fait l’objet de débats dans la capitale sud du pays. Étudiant à l’Université Assane Seck de Ziguinchor, Tidiane Diallo, 36 ans, s’était reconverti commerçant pour ses heures creuses. Il est décédé dans des circonstances qui restent jusque-là non éclairées. Si en effet l’hôpital, à travers le rapport du médecin, soutient qu’il est décédé par arrêt cardiaque, son frère et les membres de sa famille disent le contraire. Selon ces derniers, c’est derrière l’Hôpital de la paix, non loin de la morgue, vers les coups de 3h du amtin, qu’il est tombé à côté de son oncle Mamadou Diallo qui l’avait accompagné à l’hôpital pour se faire consulter. Selon son oncle, il n’a pas été consulté par le médecin de garde au niveau des urgences. «Il avait mal à la poitrine. Vers 2h du matin, il m’a demandé de l’accompagner à l’hôpital parce qu’il avait du mal à respirer. Arrivé aux urgences, nous avons trouvé un infirmier qui est allé voir le médecin de garde. Mais ce dernier lui répondit qu’il dormait. A la question de savoir s’ils ont décidé de ne pas le consulter, l’infirmier répond qu’à cause du Covid-19, tous les hôpitaux sont exposés et les agents sont méfiants. L’infirmier nous a alors demandé de revenir à 6h du matin parce que ce n’est pas un cas urgent» narre Mamadou Diallo, oncle du défunt.
Même quand ils ont demandé à l’infirmier de prendre sa température, ce dernier n’a pas accepté. «Nous sommes sortis pour rentrer. Arrivée derrière l’hôpital, à l’angle, comme j’étais devant lui, il m’a appelé…. Je me suis retourné, subitement il est tombé. Il tentait de respirer par la bouche. Il a commencé à transpirer et dix minutes plus tard, il a rendu l’âme», raconte-t-il.
La tante de la victime réclame justice
Très remontée, la tante du défunt pointe du doigt le médecin de garde qu’il accuse de non-assistance à un malade. «C’est son oncle qui l’accompagnait qui m’a réveillée. Arrivée au niveau de la morgue, j’ai aperçu son corps allongé à même le sol. J’ai enlevé mon voile et je l’ai couvert», fait-elle savoir. Et de poursuivre : «j’ai appelé les sapeurs-pompiers mais sans réponse. J’ai appelé le délégué de quartier de Kadior, Oumar Mané, qui a son tour a appelé le répondeur des sapeurs. Celui qui a décroché a commencé à poser des questions concernant les symptômes du Covid-19. C’est après qu’ils ont dit qu’il faut qu’un médecin de l’hôpital fasse le constat avant qu’ils ne viennent. Oumar Mané est allé à l’hôpital pour demander les services d’un médecin. Mais personne n’a voulu sortir. Comme ce n’est pas loin du camp militaire du commandement de la zone n°5, j’ai crié pour demander assistance à l’armée. C’est ainsi que le chef de poste du comzone est venu avec un accompagnant. Ils ont appelé les sapeurs, sans plus de succès. Ils sont allés à l’hôpital pour demander au médecin de venir faire le constat, ils ont refusé. Il était 03 heures du matin. Ce n’est qu’à 06 heures que nous avons trouvé un véhicule pour emmener le corps à la morgue de l’hôpital. C’est suite à l’appel du directeur de l’hôpital que le médecin a accepté de faire le constat. C’est ainsi qu’il a dit qu’il est mort d’arrêt cardiaque. De mon côté, j’ai appelé tous les médecins que je connaissais, personne n’a daigné répondre à l’appel. La population de Kadior réclame justice. Sans quoi, la population va protester», peste la tante du défunt.
ENCADRE
Le chef du service des urgences dément la thèse de non-assistance
Après ces graves accusations, nous avons joint par téléphone le chef du service des urgences de l’hôpital, le docteur Marc Anibo Manga. Il a réfuté ces allégations et dégagé toute responsabilité de la structure dans le décès de cet étudiant commerçant. Il précise que le patient a bel et bien été prié d’attendre le temps de finir avec le cas suspect du Covid-19 autour duquel l’équipe en garde s’affairait. Mais lui et son accompagnant ont décidé de rentrer pour revenir le lendemain. «Le patient est arrivé aux urgences de l’hôpital de la Paix dans la nuit du dimanche à lundi. Sur place, il a été reçu par l’un des médecins de garde. Le docteur leur a demandé de patienter parce que l’équipe s’affairait autour d’un cas suspect du Covid-19. Mais le patient et son accompagnant ont décidé revenir ce lundi matin. C’est ainsi qu’ils sont rentrés. En cours de route, hors de l’hôpital, malheureusement, il a eu un malaise et est tombé. Il est décédé sur le coup vers 02 heures du matin et le corps a été déposé à la morgue par ses parents. Nous, on ne renvoie pas un patient. Tout ce qu’on peut faire, c’est d’orienter vers d’autres structures. Mais pas de de renvoyer».
Baye Modou SARR
La mort de Tidiane Diallo fait l’objet de débats dans la capitale sud du pays. Étudiant à l’Université Assane Seck de Ziguinchor, Tidiane Diallo, 36 ans, s’était reconverti commerçant pour ses heures creuses. Il est décédé dans des circonstances qui restent jusque-là non éclairées. Si en effet l’hôpital, à travers le rapport du médecin, soutient qu’il est décédé par arrêt cardiaque, son frère et les membres de sa famille disent le contraire. Selon ces derniers, c’est derrière l’Hôpital de la paix, non loin de la morgue, vers les coups de 3h du amtin, qu’il est tombé à côté de son oncle Mamadou Diallo qui l’avait accompagné à l’hôpital pour se faire consulter. Selon son oncle, il n’a pas été consulté par le médecin de garde au niveau des urgences. «Il avait mal à la poitrine. Vers 2h du matin, il m’a demandé de l’accompagner à l’hôpital parce qu’il avait du mal à respirer. Arrivé aux urgences, nous avons trouvé un infirmier qui est allé voir le médecin de garde. Mais ce dernier lui répondit qu’il dormait. A la question de savoir s’ils ont décidé de ne pas le consulter, l’infirmier répond qu’à cause du Covid-19, tous les hôpitaux sont exposés et les agents sont méfiants. L’infirmier nous a alors demandé de revenir à 6h du matin parce que ce n’est pas un cas urgent» narre Mamadou Diallo, oncle du défunt.
Même quand ils ont demandé à l’infirmier de prendre sa température, ce dernier n’a pas accepté. «Nous sommes sortis pour rentrer. Arrivée derrière l’hôpital, à l’angle, comme j’étais devant lui, il m’a appelé…. Je me suis retourné, subitement il est tombé. Il tentait de respirer par la bouche. Il a commencé à transpirer et dix minutes plus tard, il a rendu l’âme», raconte-t-il.
La tante de la victime réclame justice
Très remontée, la tante du défunt pointe du doigt le médecin de garde qu’il accuse de non-assistance à un malade. «C’est son oncle qui l’accompagnait qui m’a réveillée. Arrivée au niveau de la morgue, j’ai aperçu son corps allongé à même le sol. J’ai enlevé mon voile et je l’ai couvert», fait-elle savoir. Et de poursuivre : «j’ai appelé les sapeurs-pompiers mais sans réponse. J’ai appelé le délégué de quartier de Kadior, Oumar Mané, qui a son tour a appelé le répondeur des sapeurs. Celui qui a décroché a commencé à poser des questions concernant les symptômes du Covid-19. C’est après qu’ils ont dit qu’il faut qu’un médecin de l’hôpital fasse le constat avant qu’ils ne viennent. Oumar Mané est allé à l’hôpital pour demander les services d’un médecin. Mais personne n’a voulu sortir. Comme ce n’est pas loin du camp militaire du commandement de la zone n°5, j’ai crié pour demander assistance à l’armée. C’est ainsi que le chef de poste du comzone est venu avec un accompagnant. Ils ont appelé les sapeurs, sans plus de succès. Ils sont allés à l’hôpital pour demander au médecin de venir faire le constat, ils ont refusé. Il était 03 heures du matin. Ce n’est qu’à 06 heures que nous avons trouvé un véhicule pour emmener le corps à la morgue de l’hôpital. C’est suite à l’appel du directeur de l’hôpital que le médecin a accepté de faire le constat. C’est ainsi qu’il a dit qu’il est mort d’arrêt cardiaque. De mon côté, j’ai appelé tous les médecins que je connaissais, personne n’a daigné répondre à l’appel. La population de Kadior réclame justice. Sans quoi, la population va protester», peste la tante du défunt.
ENCADRE
Le chef du service des urgences dément la thèse de non-assistance
Après ces graves accusations, nous avons joint par téléphone le chef du service des urgences de l’hôpital, le docteur Marc Anibo Manga. Il a réfuté ces allégations et dégagé toute responsabilité de la structure dans le décès de cet étudiant commerçant. Il précise que le patient a bel et bien été prié d’attendre le temps de finir avec le cas suspect du Covid-19 autour duquel l’équipe en garde s’affairait. Mais lui et son accompagnant ont décidé de rentrer pour revenir le lendemain. «Le patient est arrivé aux urgences de l’hôpital de la Paix dans la nuit du dimanche à lundi. Sur place, il a été reçu par l’un des médecins de garde. Le docteur leur a demandé de patienter parce que l’équipe s’affairait autour d’un cas suspect du Covid-19. Mais le patient et son accompagnant ont décidé revenir ce lundi matin. C’est ainsi qu’ils sont rentrés. En cours de route, hors de l’hôpital, malheureusement, il a eu un malaise et est tombé. Il est décédé sur le coup vers 02 heures du matin et le corps a été déposé à la morgue par ses parents. Nous, on ne renvoie pas un patient. Tout ce qu’on peut faire, c’est d’orienter vers d’autres structures. Mais pas de de renvoyer».
Baye Modou SARR