S’il n’en tenait qu’à l’ancien ministre d’Etat et directeur des structures de l’Apr, Mbaye Ndiaye, Macky Sall sera candidat en 2024. A l’en croire, le chef de l’Etat est à son premier quinquennat conformément à la Constitution et peut prétendre - de droit - à un second mandat. Une position qui vient conforter celle de Boun Dionne devant le clair-obscur entretenu par Macky Sall.
Les choses s’éclaircissent de plus en plus. On va vers une troisième candidature pour Macky Sall. A la suite de Mahammed Boun Abdallah Dionne, c’était au tour hier du ministre d’Etat et directeur des structures de l’Apr, Mbaye Ndiaye, d’ajouter une couche à cette polémique qui prend désormais les allures d’une réalité pour ces proches du Président Macky Sall. Invité de l’émission Faram Facce de Pape Ngagne Ndiaye, Mbaye Ndiaye s’est voulu catégorique : Macky Sall a la possibilité de faire un troisième mandat. «Aucune loi n’interdit au Président Macky Sall d’être candidat à la prochaine élection présidentielle. La Constitution a limité le mandat à cinq ans et nul ne peut faire deux mandats consécutifs. Cependant, lorsque la Constitution limitait le mandat à cinq ans, Macky Sall était déjà aux commandes pour un mandat de sept ans. Et, ce mandat de sept ans ne peut être comptabilisé, car la loi n’est pas rétroactive», explique le ministre d’Etat qui jure dans la foulée que son mentor est à son premier mandat de cinq ans. «Le mandat de cinq ans est le premier par rapport à la limitation constitutionnelle des mandats. Par conséquent, rien ne s’oppose à ce que Macky Sall se présente – s’il le veut - à la présidentielle de 2024», martèle, convaincu, le directeur des structures du parti présidentiel.
Statut spécial pour la Ville de Dakar afin de protéger le chef de l’Etat
Le ministre d’Etat de Macky Sall s’est également prononcé au cours de cet entretien sur la mairie de la Ville de Dakar. Et, c’est pour théoriser un statut spécial pour la mairie de la capitale. Pour défendre cette position, Mbaye Ndiaye estime que cette mairie est une arme entre les mains du maire pour combattre le président de la République. Or, avec l’acte III de la décentralisation, les communes d’arrondissement sont les véritables mairies. «La mairie de la Ville de Dakar n’est en réalité qu’une coquille vide dont le maire n’a aucune responsabilité spatiale. La mairie n’est plus une réalité objective et dispose pourtant de moyens extraordinaires avec un budget de 60 milliards Cfa. Avec tous ces moyens, le maire peut avoir l’ambition de rendre la tâche difficile au président en fonction», fait remarquer Mbaye Ndiaye, qui opte pour un statut spécial afin que le maire de la Ville de Dakar ne puisse mettre les bâtons dans les roues de celui qui sera à la tête du pays. En d’autres termes, pour protéger le chef de l’Etat. Il précise tout de même que c’est un avis personnel qu’il émet.
Moussa CISS