Rien ne va plus entre le Conseil pour l’observation des règles d’éthique et de déontologie dans les médias (Cored) et l’Association de la presse sportive (Anps). C’est cette affaire présumée de corruption sur le pétrole sénégalais qui est passée par là. En effet, la signature de partenariat entre l’Anps et la société Bp Sénégal n’a guère enchanté le Cored qui l’a exprimé à travers un communiqué. Réplique cinglante de l’Anps.
La signature d’un accord de sponsoring entre l’Association nationale de la presse sportive (Anps) et la société British Petroleum (Bp Sénégal), dimanche dernier, n’a pas été du goût du Conseil pour l’observation des règles d’éthique et de déontologie dans les médias (Cored), dirigé par Bacary Domingo Mané. Dans un communiqué, le Cored s’est insurgé contre ce partenariat avec la société Bp qui a été citée dans une affaire de corruption présumée. Cependant, pour en avoir le cœur net sur les tenants et les aboutissants de cet accord, le Cored, indique le communiqué, s’est rapproché de l’Anps. «L’organe d’autorégulation leur a expliqué qu’un tel partenariat est mal choisi dans le contexte actuel. De plus, il pourrait être attentatoire aussi bien à l’image de l’Anps et à l’éthique et à la déontologie qui régissent la profession de journaliste», précise le communiqué du Cored. Seulement, en dépit de cette démarche fraternelle en vue d’attirer l’attention de l’Anps sur les risques encourus par ce partenariat, le patron du Cored se désole de constater que l’Anps persiste à maintenir ce partenariat. «Rien ne peut justifier un tel comportement, qui peut semer les germes d’un conflit d’intérêt dans une affaire qui n’est encore pas élucidée et où la posture des journalistes, à équidistance des chapelles, pourrait aider l’opinion à avoir la bonne information», s’insurgent Bacary Domingo Mané et Cie, qui dénoncent aussitôt cette attitude du président de la presse sportive qui consiste «à fouler aux pieds l’éthique et la déontologie qui entourent la pratique journalistique», martèle-t-il.
Affirmation mensongère et indigne, selon l’Anps
Suite à cette sortie au vitriol, la réplique de l’Anps n’a pas tardé. Comme une réponse du berger à la bergère, le président de l’Association de la presse sportive, Abdoulaye Thiam, a pris le contre-pied du président du Cored, qui estime que l’Anps persiste à maintenir ce partenariat avec Bp. «Cette affirmation est mensongère en l’état actuel des relations entre l’Anps et le partenaire en question, et indigne de l’entité qui est censée être le gardien des règles élémentaires en matière de journalisme, le statut d’organe d’autorégulation ne le dédouanant pas de recouper avant de publier», s’indigne M. Thiam. Autre allégation dénoncée par le président de l’Anps, c’est d’avoir accusé les journalistes de ne plus être à équidistance des différentes chapelles et ne produiraient plus une bonne information destinée au public. «L’Anps, qui n’est pas une rédaction, n’a aucun pouvoir d’imposer une quelconque attitude éditoriale à ses membres ; penser le contraire, c’est proférer la plus grande insulte à l’endroit des journalistes sénégalais. Soutenir un seul instant de la part du Cored que la presse sénégalaise serait capable de se censurer ou de prendre parti pour Bp Sénégal ,parce qu’une association de journalistes sportives est sponsorisée par celle-ci pour un événement sportif, c’est dénier aux professionnels des médias toute éthique et toute déontologie dans leur attitude professionnelle quotidienne», martèle Abdoulaye Thiam, qui espère que cette posture du président du Cored n’eut pas été pas dictée par un ressenti personnel.
Le président du Cored invité à publier ses comptes financiers
Car, à l’en croire, le président du Cored, qui est, par ailleurs, son ancien collègue, ne le piffe pas. Aussi, il a profité de cette affaire pour solder ses comptes avec son ancien Dirpub. «L’Anps a toujours rendu public ses partenariats avec les entités privées depuis qu’elle existe et cela par souci de transparence. L’Anps, qui est une association libre invite le Cored à adopter un code de transparence et à publier depuis la présidence de M. Mané, ses comptes financiers certifiés conformes».
Moussa CISS