Le Directeur général de la Senelec Pape Mademba Bitèye a visité les sept moteurs et alternateurs stockés au port de Dakar et destinés à la construction de la centrale électrique de Malicounda d’une capacité de 120 MW. Au terme des travaux prévus en mai 2021, ces installations permettront de réduire les coûts de la production et par ricochet la baisse des factures d’électricité.
Dans le cadre du projet de construction de la nouvelle centrale dual fioul de 120 MW à Malicounda, le Directeur général de la Senelec, Pape Mademba Bitèye a effectué, hier, au port de Dakar, une visite des équipements. Des équipements constitués de sept moteurs et autant de générateurs, fait remarquer Younousse Fall, chef de cellule projet énergie conventionnelle au niveau de la Direction équipement de Senelec, en charge de la réalisation dudit projet. «Chaque moteur pèse 295 tonnes et chaque alternateur pèse 70 tonnes. Ces alternateurs couplés aux moteurs forment ce qu’on appelle un groupe électrogène», explique M. Fall, qui précise que le premier moteur a été transporté depuis samedi et est présentement sur le site du projet. Les six autres moteurs, dit-il, seront transportés incessamment. Il n’a pas manqué de relever que le transport de ces machines prend deux nuits eu égard à la taille des moteurs. Cependant, il révèle que les travaux entamés depuis octobre 2019 se poursuivent correctement sur le site et devraient se terminer en mai 2021.
Un projet Ipp de 101 milliards qui sera réceptionné en avril 2021
Pour le Directeur général de la Senelec, Pape Mademba Bitèye, c’est un projet Ipp (producteur indépendant d’électricité) de 120 MW d’un coût de de 101 milliards francs Cfa. Et, c’est le promoteur Melec powergen, dit-il, qui a gagné le marché suite à un appel d’offres international. Revenant sur le coût du projet, il révèle que ce montant prend en compte le coût des machines, le coût du développement et surtout les coûts d’exploitation et de maintenance. « Après avoir gagné le pari de la disponibilité de l’électricité au Sénégal, conformément aux instructions du président de la République, Senelec est en train de dérouler son programme de réduction des coûts. Ce qui suppose une bonne maitrise des coûts de production. Pour cela, nous devons sélectionner les machines les plus performantes qui sont capables de nous donner les meilleures performances technico-économiques», indique Pape Mademba Bitèye qui précise que ces moteurs vont participer à la conversion du parc de production de Senelec au gaz, avec des coûts de production beaucoup plus réduits. Ainsi, conscient que le gaz est en perspective, il révèle que Senelec va prendre toutes ses dispositions pour être prête à l’utilisation du gaz domestique.
Vers une baisse de la facture d’électricité
Poursuivant, il révèle que ce programme entre dans le cadre de la décentralisation du parc de production, étant donné, dit-il, que la plupart des centrales sont localisées à Dakar et à Taïba. La centrale de Malicounda de 120 MW entre dans ce cadre et va permettre à la Senelec de satisfaire la demande en électricité tout en ayant les meilleurs coûts de production. Ainsi, même si les tarifs de l’électricité sont fixés annuellement par la commission de régulation. «C’est le régulateur qui, chaque année, détermine quels sont les tarifs que le consommateur doit payer à la Senelec pour garantir la viabilité du service et également respecter les droits des consommateurs. Il est clair que lorsque nous arrivons à baisser ces coûts de production, les charges d’exploitation de Senelec vont baisser et, par conséquent, le régulateur pourra répercuter ces économies au niveau du consommateur qui se traduiront par une baisse des tarifs», explique Pape Mademba Bitèye. Pour le moment, le plan adopté par la Senelec consiste, dit-il, à réduire par étape les coûts de production et les charges d’exploitation. Et le patron de la Senelec espère atteindre cet objectif avec la performance des machines acquises.
Moussa CISS