Lorsqu’il s’agit de procès d’une autorité politique, l’Etat est sur le qui-vive avec un déploiement de tout un arsenal sécuritaire à l’intérieur, aux abords et à mille lieux du Palais de justice pour réprimer le moindre comportement suspect. C’est encore le cas, ce matin, au Tribunal de Dakar où doit comparaître le maire de Mermoz Sacré-Cœur, Barthélémy Dias. Seulement, ce ne sont pas d’éventuels fauteurs de trouble qui sont uniquement dans la ligne de mire des forces de l’ordre zélés. Pour l’occasion. En effet, la presse aussi est indésirable à l’intérieur du tribunal. Interdite de faire ce qu’elle a toujours fait. C’est-à-dire rendre compte des audiences qui sont d’ailleurs publiques et rendues au nom du peuple. Mais, il faut se désoler de constater qu’avec ces procès politico-judiciaires, l’audience n’est désormais plus publique. Du moins, de ce qui ressort des consignes du chef des pandores préposé à l’entrée du temple de Thémis. « Nous n’avons pas reçu de consignes pour laisser entrer la presse », indique-t-il, avant d’ajouter pour un semblant d’assurance… « Je vais appeler le SG (secrétaire général du Tribunal ». Vraisemblablement, il n’avait nullement envie de laisser entrer les journalistes. Alors que les chroniqueurs judiciaires faisaient le pied de grue à l’entrée du Tribunal ; c’est la Police qui vient entrer en jeu pour ajouter une supplice des journalistes. « Venez au parking, c’est cette partie qui a été réservée aux journalistes », désignant du doigt les barrières érigées à cet effet. Ndlr : le parking fait face au tribunal. Ainsi, les nombreux appels du vice-président des de l’association des chroniqueurs au SG du tribunal sont restés sans succès. Ce dernier est resté injoignable. S’il n’a pas organisé son injoignabilité. Encore un sacré coup de massue administré à la presse qui contribue à la bonne marche de la démocratie de notre pays.
Au moment où ces lignes sont couchées, la presse est toujours à l’extérieur du Tribunal. Indésirable.
Moussa ciss