Va-t-on ouvrir une information judiciaire dans l’affaire des 94 milliards, tel que l’avait souhaité Ousmane Sonko ? Le dernier mot revient à la Chambre d’accusation. Aujourd’hui, la juridiction de recours va se pencher sur l’appel interjeté par les conseils du leader du Pastef, par rapport à l’ordonnance de refus d’informer du Doyen des juges. Cependant, il est probable que l’affaire soit renvoyée à quinzaine.
Cette affaire des 94 milliards de francs, Ousmane Sonko ne désespère pas qu’elle soit élucidée. Si cela ne dépendait que de lui, sûrement que le dossier serait déjà tiré au clair. Pour l’heure, ses avocats devront batailler ferme pour convaincre la Chambre d’accusation qui doit décider s’il est nécessaire d’ouvrir une information judiciaire ou non. Justement, aujourd’hui, la juridiction d’instruction du second degré va se pencher sur cette affaire. Il s’agit précisément de l’ordonnance de refus d’informer du Doyen des juges. Cependant, il est probable que le dossier fasse l’objet d’un renvoi à quinzaine. Pour cause, les conseils du leader de Pastef ne semblent pas dans les dispositions de plaider le dossier. Il revient, toutefois, au président de la Chambre de décider du renvoi.
Outre Mamour Diallo, Tahirou Sarr et Meïssa Ndiaye indexés
Rappelons que sur l’affaire des 94 milliards de francs, relative au titre foncier n°1451/R, Ousmane Sonko avait saisi directement le Doyen des juges d’instruction par une plainte avec constitution de partie civile, à l’encontre de Mamour Diallo (ancien directeur des Domaines), Tahirou Sarr (homme d’affaires) et Meïssa Ndiaye (ex-directeur du Cadastre). Il les accuse de détournement de deniers publics. L’affaire avait fait un tollé et avait même atterri à l’Assemblée nationale dont le rapport de la commission d’enquête avait totalement blanchi Mamour Diallo.
Le Doyen des juges et le procureur de la République avaient dit niet
Le leader du Pastef s’était même rendu au cabinet du défunt juge Samba Sall pour confirmer sa plainte. Mais, au bout de quelque temps, le Doyen des juges a rendu une ordonnance de refus d’informer. Il a été du même avis que le procureur de la République. Selon le magistrat instructeur qui a invoqué l’article 2 du code de procédure pénale, l’action assignée en réparation du dommage causé par toute infraction appartient à tous ceux qui ont personnellement souffert du dommage causé par l’infraction. Or, poursuit le juge, Ousmane Sonko n’a ni directement ni indirectement subi de préjudice. Il n’a donc pas qualité à agir. Mais cette motivation ne convainc pas le leader politique qui a saisi la Chambre d’accusation. Le suspense est donc maintenu.
Alassane DRAME