Pour rappel, ces infirmiers chefs de poste (Icp) ont été recrutés l’année dernière pour absorber le gap sur le plan sanitaire dans certains districts sanitaires qui sont confrontés par un manque de personnel qualifié. Dans ce sens, le ministère de la Santé et de l’Action sociale, en collaboration avec la coopération Jica nipponne, a recruté des infirmiers. Aussitôt affectés à leurs postes, ils sont restés sept mois sans percevoir leurs salaires, selon leur porte-parole Lansana Sonko, en service au district sanitaire de Oussouye. Lasses d’attendre des autorités sanitaires qui n’ont pas régi, ces blouses blanches ont déserté, hier, leurs lieux de travail pour se faire entendre. Venus nombreux à l’hôpital Silence de Ziguinchor, ils exigent le paiement sans délai de leurs salaires. «Depuis sept mois, on est resté sans salaires. C’est très difficile pour nous de travailler avec l’esprit tranquille. Imaginez que depuis sept mois, on n’a pas reçu notre argent, alors qu’il y a la famille et les parents qui nous attendent, sans compter la location et certaines obligations», déclare le jeune infirmier à la fin du point de presse.
Selon Lansana Sonko, le premier contrat signé avec le ministère de la Santé doit prendre fin ce mois de décembre. De ce fait, soutient-il, le gouvernement doit s’atteler à résoudre le problème des infirmiers recrutés dans le programme Jica, avant de songer aux renouvellements de leurs nouveaux contrats. «Nous sommes confrontés à des conditions de travail et de vie très difficiles. Certains d’entre nous sont affectés dans des villages lointains. Et certaines commodités ne sont pas réunis pour nous permettre de travailler avec la conscience tranquille», ajoute M. Sonko, qui porte la parole de ses pairs.
Venue au secours à ces infirmiers chefs de poste, l’union régionale Sutsas de Ziguinchor a déploré cette situation de précarité dans laquelle sont plongés ces derniers. Pour se faire entendre, le secrétaire général dudit syndicat section Ziguinchor de faire dans la menace. «Pendant plusieurs mois, l’Etat du Sénégal a joué au chat et à la souris avec les salaires des camarades. C’est pourquoi, nous sommes partis à un bureau exécutif national la semaine dernière, nous avons décidé de déposer un préavis de grève nationale», déclare Ousmane Mbaye, qui demande le paiement intégral des salaires de ces infirmiers. «On demande le versement en rappel des sept mois d’arriérés de salaires à ces infirmiers. Et que, désormais, on trace une nouvelle ligne de départ par rapport à 2018, pour qu’il n y ait pas de retard de salaires. Une manière pour nous de régler définitivement cette question», ajoute M. Mbaye.
Ainsi, concomitamment à ce préavis, le Sutsas compte se dresser face à la paupérisation qui est en train de s’installer dans le secteur de la santé. «Nous allons nous battre par tous les moyens possibles pour dire non à la paupérisation du système sanitaire. On ne peut pas comprendre que des collègues qui font correctement leur travail restent des mois et des mois sans pour autant percevoir leur argent. C’est inadmissible», peste le syndicaliste Ousmane Mbaye.
Ahmet Coly