Ousmane Sonko est formel ! Il n’a pas des adversaires, mais des ennemis politiques, qui sont en train de fouiller jusque dans les poubelles, pour trouver quelque chose à lui reprocher, afin de pouvoir l’empêcher de se présenter à des élections. Le leader de Pastef, qui présidait hier la cérémonie d’hommage à sa militante décédé Mariama Sagna, à Pikine, dont la permanence porte désormais le nom, accuse le chef de l’Etat d’instrumentaliser l’Assemblée nationale, avec un «complot» qui, révèle-t-il, va atteindre «un autre niveau» vendredi prochain.
Ousmane Sonko et ses patriotes étaient hier à Pikine Icotaf, pour les besoins du baptême de la permanence Mariama Sagna, du nom de leur responsable, lâchement assassinée le 6 septembre 2018, à la suite d’un meeting qu’elle avait organisé. Une rencontre que Sonko a mis à profit, pour s’en prendre au pouvoir qui, à l’en croire, veut sa peau à tout prix. En effet, il affirme qu’en face de lui, il n’a «pas des adversaires politiques, mais des ennemis», qui veulent le faire taire par tous les moyens. En ce sens, il rappelle ce qui se trame contre lui à l’Assemblée nationale, sur injonction du chef de l’Etat. «N’ayant aucun moyen de pression sur moi, il (Macky Sall) a activé l’Assemblée nationale. Le complot va continuer et vendredi prochain, il sera à un autre niveau. Tout ce qu’ils cherchent, c’est trouver quelque chose à reprocher à Ousmane Sonko pour l’empêcher de se présenter à des élections», révèle le patriote en chef. Dès lors, il exhorte ses militants et sympathisants à se mettre en ordre de bataille, car, dit-il, «le combat ne fait que commencer». Revenant sur la volonté de le museler, ainsi que ses partisans, il l’explique par la posture radicale des patriotes. «Nous sommes l’une des rares formations politiques qui refusent la compromission. Nous ne participons au dialogue qui est une perte de temps», explique Sonko. Et d’inviter Macky Sall à assumer ses responsabilités de président, au lieu de chercher à se couvrir sous le parapluie d’un semblant de dialogue national. «Il dit qu’il a gagné, qu’il gouverne et nous nous opposons», cogne-t-il.
Sonko s’exprimait hier à l’occasion de l’inauguration de la permanence Mariama Sagna. Celle-ci était responsable de premier plan de Pastef à Keur Massar. La native de Kagnobon, à Bignona, a été assassinée le 6 septembre 2018, chez elle alors qu’elle venait d’organiser un meeting dans son fief. Ces présumés meurtriers, des charretiers qui transportaient ses bagages, ont été arrêtés et envoyés en prison, mais attendent toujours leur procès. Un an après, les patriotes, autour de leur leader, ont rendu hier un vibrant hommage à leur camarade, immortalisée par la permanence de Pikine, qui porte son nom.
Mbaye THIANDOUM