L’éboulement d’un pan de la corniche Est de Dakar attire l’attention des géologues qui préviennent sur une éventuelle ébullition sismique, un éboulement de grande envergure, un glissement de falaise. Présent hier à l’ancienne plage de Anse Bernard pour constater l’éboulement, le géologue Ousmane Cissé, conseiller technique au ministère des Mines et de la Géologie, n’a pas porté de gants pour alerter sur un potentiel danger qui peut arriver. «La nature a été clémente pour nous avertir», avertit-il.
Conseiller technique au ministère des Mines et de la Géologie, Ousmane Cissé avertit : «La nature a été clémente pour nous avertir». Il a fait cette déclaration suite à l’éboulement d’un pan de la corniche Est de Dakar. Sur place hier, il a prévenu les autorités d’une menace sismique qui pourrait survenir. Pour se faire comprendre, le géologue explique la nature du sol. «La région du Cap-Vert est une zone assez faillée qui présente une géologie assez caractéristique du point de vue de la roche. Ces roches sont argileuses avec des limons qu’on appelle les limons de l’hôpital. Ces roches sont couvertes par une cuirasse latéritique qui peut construire des épaisseurs assez importantes pour cacher l’ensemble des mouvements du sous-sol», prévient le géologue. Une façon d’expliquer le danger dormant dans cette partie du Cap-Vert. Car, dit-il, cet incident prouve que «cela fait l’objet d’une préoccupation. Du point de vue géologique, cet éboulement comporte des risques. Ces risques naturels sont liés à la lithologie, liés à la structuration de la géologie de la région du Cap Vert». «Si nous ne prenons garde, nous allons faire face à des risques naturels qui sont associés. Les éboulements, les glissements de falaises sont courants. Tous ces risques naturels peuvent être associés à des phénomènes climatiques, à des venues d’eau mais également du fait de l’homme», prévient-il.
Comme dans un cours magistral, le géologue donne les caractéristiques des roches qui longent cette partie de la capitale sénégalaise et qui sont visibles sur toutes les côtes de Dakar, du nord au sud en passant par l’est. «Vous rencontrez aussi du basalte ou des intrusions volcaniques. Donc ces ensembles : argiles, sable, limon, cuirasse latéritique et roche volcanique amènent cette complexité. Les risques naturels sont nombreux dans cette zone. Et ce qui est observé tout à l’heure au niveau du muret n’est qu’un épiphénomène par rapport à tout ce qui peut se passer. Il est important que des dispositions importantes puissent être prises pour qu’on ait une meilleure cartographie des risques associés à la géologie de la corniche de Dakar».
L’action humaine : le grand danger
Mais le hic qui pourrait favoriser ce qu’il craint, c’est l’action humaine qui agresse la nature en permanence. Particulièrement, les bâtiments qui sortent de terre dans cette partie. Comme si aucune étude d’impact environnemental n’a pas été faite. «Ici en lieu et place de la plage, les bâtiments poussent comme des champignons. Du point de vue géologique, le littoral souffre. Cette souffrance est du fait de l’être humain, de la nature elle-même. La nature sait apporter les équilibres nécessaires pour reconstituer. Mais c’est l’être humain qui dérange, qui perturbe par ses infrastructures, par son usage de la terre», conclut le géologue, qui invite l’Etat à prendre toutes ses responsabilités pour défendre l’environnement en stoppant les constructions observées sur les corniches, qui agressent l’environnement et favorisent des accidents géologiques.
Baye Modou SARR
Conseiller technique au ministère des Mines et de la Géologie, Ousmane Cissé avertit : «La nature a été clémente pour nous avertir». Il a fait cette déclaration suite à l’éboulement d’un pan de la corniche Est de Dakar. Sur place hier, il a prévenu les autorités d’une menace sismique qui pourrait survenir. Pour se faire comprendre, le géologue explique la nature du sol. «La région du Cap-Vert est une zone assez faillée qui présente une géologie assez caractéristique du point de vue de la roche. Ces roches sont argileuses avec des limons qu’on appelle les limons de l’hôpital. Ces roches sont couvertes par une cuirasse latéritique qui peut construire des épaisseurs assez importantes pour cacher l’ensemble des mouvements du sous-sol», prévient le géologue. Une façon d’expliquer le danger dormant dans cette partie du Cap-Vert. Car, dit-il, cet incident prouve que «cela fait l’objet d’une préoccupation. Du point de vue géologique, cet éboulement comporte des risques. Ces risques naturels sont liés à la lithologie, liés à la structuration de la géologie de la région du Cap Vert». «Si nous ne prenons garde, nous allons faire face à des risques naturels qui sont associés. Les éboulements, les glissements de falaises sont courants. Tous ces risques naturels peuvent être associés à des phénomènes climatiques, à des venues d’eau mais également du fait de l’homme», prévient-il.
Comme dans un cours magistral, le géologue donne les caractéristiques des roches qui longent cette partie de la capitale sénégalaise et qui sont visibles sur toutes les côtes de Dakar, du nord au sud en passant par l’est. «Vous rencontrez aussi du basalte ou des intrusions volcaniques. Donc ces ensembles : argiles, sable, limon, cuirasse latéritique et roche volcanique amènent cette complexité. Les risques naturels sont nombreux dans cette zone. Et ce qui est observé tout à l’heure au niveau du muret n’est qu’un épiphénomène par rapport à tout ce qui peut se passer. Il est important que des dispositions importantes puissent être prises pour qu’on ait une meilleure cartographie des risques associés à la géologie de la corniche de Dakar».
L’action humaine : le grand danger
Mais le hic qui pourrait favoriser ce qu’il craint, c’est l’action humaine qui agresse la nature en permanence. Particulièrement, les bâtiments qui sortent de terre dans cette partie. Comme si aucune étude d’impact environnemental n’a pas été faite. «Ici en lieu et place de la plage, les bâtiments poussent comme des champignons. Du point de vue géologique, le littoral souffre. Cette souffrance est du fait de l’être humain, de la nature elle-même. La nature sait apporter les équilibres nécessaires pour reconstituer. Mais c’est l’être humain qui dérange, qui perturbe par ses infrastructures, par son usage de la terre», conclut le géologue, qui invite l’Etat à prendre toutes ses responsabilités pour défendre l’environnement en stoppant les constructions observées sur les corniches, qui agressent l’environnement et favorisent des accidents géologiques.
Baye Modou SARR