Alors qu’il a purgé 40 des 45 jours de son arrêt de rigueur décrété par le Chef d’état-major général des armées et le Haut commandant de la Gendarmerie nationale, le capitaine Touré va devoir rester encore aux arrêts pendant 20 jours de plus. En effet, le ministre des Forces armées s’est saisi de l’affaire pour rallonger la peine à 60 jours. Désormais, le Capitaine va faire face à deux options : soit un avertissement soit une audition par un Conseil d’enquête en vue d'une radiation. Vraisemblablement, c’est la deuxième option qui va être choisie par les autorités…
L’affaire du capitaine Oumar Touré est en train de prendre une autre tournure. L’officier à la compétence et au mérite reconnus de tous ses collaborateurs, qui a tenu, malgré les risques, à dire ses vérités dans l’affaire Ousmane Sonko/Adji Sarr, vit dignement son «arrestation» à la Lgi de Mbao. Alors qu’on croyait qu’il allait finir de purger sa peine à la fin de cette semaine, le ministre des Forces armées a corsé la sanction. Comme les textes l’y autorisent (l’article 97 du règlement de discipline général qui présente le décompte des punitions pouvant être infligées aux Officiers selon les autorités habilitées à les infliger), Me Sidiki Kaba a rallongé la peine à… 60 jours. Ce qui veut dire que Oumar Touré va devoir rester encore 20 jours en taule. Cette décision du ministre des Forces Armées est la preuve que les autorités veulent lui infliger la sanction suprême. En effet, une telle décision du ministre en charge des Forces armées a deux conséquences : cette décision est toujours accompagnée soit d’un avertissement soit d’une traduction devant un conseil d’enquête en vue de la radiation.
Capitaine Touré vers la radiation ?
Et tout indique que c’est la radiation qui est l’option des autorités. Là aussi, l’article 82 relate la Nature des punitions. Quand il s’agit d’un officier comme Oumar Touré, il y a quatre (4) types de radiation : la radiation du tableau avancement sur décision du président de la République ; une mise en non-activité sur décision du Président après avis d’un conseil d’enquête ; la radiation des cadres sur décision du président de la République après avis d’un conseil d’enquête ou bien une mise à la retraite par mesure disciplinaire aussi sur décision du président de la République après avis d’un conseil d’enquête.
Le dernier mot entre les mains du président de la République
Si la décision du ministre des Forces Armées le renvoie en même temps devant un Conseil d’enquête, le Haut Commandant de la Gendarmerie, le Général de Division Jean Baptiste Tine, se chargera de désigner cinq (5) officiers dont un président et un de grade équivalent à celui de Oumar Touré (un capitaine). Le reste des membres devra être plus gradé lui (ils seront choisis parmi les Commandants et les Colonels en fonction). Ils vont l’auditionner à l’issue d’une enquête et siégeront en Conseil pour proposer la radiation du Capitaine Touré ou non. Mais quelle que soit l’issue de leur vote, leur décision n’est que consultative. C’est le Président de la République qui va prendre une décision en dernier ressort.
Ndèye Khady DIOUF