
La justice sénégalaise a ordonné une saisie conservatoire sur les comptes bancaires de la société Akilee. L’ordonnance délivrée par le tribunal du commerce de Dakar le 5 juin dernier en faveur de la start-up française WattGo, représentée par Me Cheikh Faye, fait suite à la condamnation de la société sénégalaise Akilee SA à payer la somme de 60 millions de francs à la start-up française. En effet, la société dirigée par Amadou Ly, qui a signé avec WattGo un contrat pour l’acquisition d’un logiciel d’économie d’énergie, n’a jamais respecté tous ses engagements. Cette affaire vient ainsi achever la société Akilee. Et l’on apprend que le logiciel d’économie d’énergie qu’Akilee a vanté depuis tout ce temps est en fait un produit de WattGo.
C’est une véritable déconvenue pour Akilee. Un revers dont il se relèvera difficilement. Comme une justice divine, un nouveau dossier est venu corser la note pour la soi-disant start-up Akilee. Alors que les Sénégalais n’ont pas fini de marquer leur désolation devant la gravité des clauses du contrat liant la Société nationale d’électricité (Senelec) à la société Akilee, une nouvelle affaire vient confirmer tout le mal qu’on pouvait penser de cette dernière société.
En effet, par ordonnance n°600/2020 en date du 5 juin 2020, rendue à pied de requête par Monsieur Ibou Sarr, Juge au tribunal du commerce Hors Classe de Dakar, la société Akilee SA a été condamnée à payer la somme de 60 millions de francs à la start-up française WattGo (société par actions simplifiée ayant son siège social sis au 298, Avenue du Club Hippique, 13090 Aix en Provence). Cette dernière poursuivait Akilee pour non-respect d’un contrat de cession de propriété intellectuelle.
Que s’est-il passé ? En fait Akilee a signé avec la start-up française WattGo un contrat pour l’acquisition d’un logiciel d’économie d’énergie. Seulement, la société dirigée par Amadou Ly n’a jamais respecté tous ses engagements.
WattGo devrait percevoir en moyenne entre 1 et 0,5 euro chez chaque client de Senelec
Le contrat en question a été signé en fin 2019 pour fournir le logiciel à Akilee au prix de 100.000 euros (environ 65 millions de francs Cfa). Aussi, en plus du prix de vente, WattGo devrait percevoir en moyenne entre 1 et 0,5 euro chez chaque client de Senelec. Mais, c’était sans compter avec Akilee qui, après avoir signé le contrat, n’a pas respecté ses engagements.
Fatiguée de cette situation de préjudice à son encontre, la partie française a porté plainte. Et la justice sénégalaise lui a donné raison. Elle a ainsi autorisé Wattgo à pratiquer une saisie conservatoire sur les comptes bancaires et chez les différents créanciers d’Akilee, par un avis à tiers détenteurs.
Me Mame Gnagna Seck Sèye, huissier de justice près la Cour d’Appel et les tribunaux de Dakar, a été commise et l’action judiciaire afin d'exiger le règlement de la dette a été servie à tout ce que le Sénégal compte d’institutions financières. Mais également à la Senelec qui occupe une bonne place sur la liste des structures saisies. Outre la Senelec, le procès-verbal de saisie conservatoire de créances a été adressé à la Bicis, à Orabank, à la Société générale Sénégal (Sgs), la Boa, la Cbao, la Banque Atlantique, la Bhs, la FNB Bank Sénégal, le Crédit mutuel du Sénégal, la Bsic, Crédit du Sénégal Groupe Attijariwafa Bank, Uba, le Trésor Public, la Nsia Banque, Citibank, la Bnde, la Banque de Dakar, la Bis, la BGFI Bank Sénégal, la Bicis et Coris Bank.
Sidy Djimby NDAO
Commentaire
Mystification à grande échelle
Ce nouveau rebondissement entraîne une question : de quoi Akilee est-il le nom ? Voilà une startup qui s’apprêtait à remporter un marché de 187 milliards sur 10 ans, mais qui en réalité n’a rien de consistant. Ni moyens financiers ni moyens techniques ni même… akilee (intelligence). On semble plus être dans une ruse que dans l’intelligence. Quelle ingéniosité à Akilee ? Il ne fabrique pas de compteurs, n’a pas d’argent pour acheter, ne dispose pas de logiciel propre créé par ses propres ingénieurs encore moins de système. La preuve : c’est la Senelec qui est la vache laitière, c’est Heixing qui lui ouvre sa code source pour le SIA et c’est auprès de la société française WattGo qu’il a «emprunté» le logiciel. Comment une start-up qu’on vante partout, à qui un Dg bon samaritain a «offert» sans appel d’offres en pleine campagne électorale un marché de 187 milliards sur 10 ans, qui a déjà empoché 2,7 milliards dans des conditions qui frisent la mal gouvernance, peut-elle se retrouver incapable de payer la minable somme de 65 millions ? D’ailleurs, où sont les 2,7 milliards ? Qu’allait apporter la société Akilee si Makhtar Cissé était toujours Directeur général de Senelec ? Il faut le dire tout net. Cette affaire de contrat, c’était de la duperie pure et simple. et comme le disaient les syndicalistes, c’était juste pour enrichir des gens. Heureusement que la nouvelle Direction a flairé le coup. Depuis le début de l’affaire, on a tympanisé les Sénégalais avec de jeunes ingénieurs formés dans les plus grandes écoles venus révolutionner tout alors qu’ils ne peuvent ni payer, ni concevoir un logiciel ni créé un système intelligent. Ayons du respect pour les ingénieurs doués qui sont à Senelec, formés à bonne école et qui abattent un travail extraordinaire sans tambour ni trompette.
Pour la dissolution et la liquidation d’Akilee : la bataille judiciaire commence aujourd’hui
Comme nous l’écrivions dans notre édition de lundi dernier, c’est aujourd’hui que le tribunal du commerce appellera pour la première fois l’assignation de Senelec qui demande la dissolution et la liquidation d’Akilee. Selon les avocats de Senelec, la société Akilee SA a été constituée de manière irrégulière, en violation des dispositions des articles 37 alinéa 1er, 40 et 45 de l’Acte uniforme sur les sociétés commerciales et le GIE sur les apports.