Le glaive de la justice s’est abattu, ce jeudi 10 octobre, sur le lutteur de l’écurie Bathie Séras Sidy Diop, alias «Kadd Gui». Ce dernier a été déféré au parquet par les hommes du commissaire de police de Yeumbeul Diouf-Bauer Ibrahima, puis placé sous mandat de dépôt, pour occupation illégale de bien appartenant à autrui et opposition à une décision de justice.
La lutte sénégalaise avec frappe a «perdu» le lutteur «Kadd Gui», qui se somme Sidy Diop à l’état civil. Le pensionnaire de l’écurie Bathie Séras a été cueilli de force chez lui, à Yeumbeul Boune, puis mis aux arrêts par les éléments du commissariat d’arrondissement de Yeumbeul.
Le lutteur a fait toutes ses humanités avec sa mère dans la maison de son oncle Marigot
«Kadd Gui» vivait, depuis sa tendre enfance, avec sa mère et ses quatre frères, sous le toit de son oncle nommé Mamadou Marigot, qui habite Yeumbeul Boune Mbéd Fass, précisément, dans les quartiers mal lotis, communément appelés «Flottant», de la cité Comico. La maman du lutteur décède entre-temps. Sa progéniture continue cependant de vivre dans la maison. En 2016, l’oncle Marigot veut rentrer définitivement au village et exprime sa volonté de sa maison, où «Kadd Gui» et sa fratrie ont grandi et fait toutes leurs humanités.
Il veut vendre sa maison pour rentrer au village et en informe son neveu lutteur, qui l’accuse de vol d’héritage de sa défunte mère
Le lutteur entre dans une colère noire, s’oppose catégoriquement à la vente de la concession et traine dans la boue de son oncle. Il le qualifie de traître et l’accuse de vouloir s’accaparer de la part d’héritage de leur défunte mère. «Soit, tu vends ta part d’héritage de la maison et on prend celle de notre défunte mère, soit, on ne vend rien», indique-t-il. Et d’enchaîner avec amertume, «pourquoi tu entends le décès de ma mère pour vendre la maison, nous jeter dehors et rentrer définitivement au village ?», peste fort le lutteur contre son oncle. Qui reste toutefois serein et tente vaille que vaille de raisonner son neveu «Kadd Gui». Il revendique ensuite la paternité ou la propriété exclusive de la maison en question, exhibe tous les documents administratifs et cite des témoins de la vente de la maison encore en vie. Mais, «Kadd Gui» refuse d’entendre raison et continue de faire de la résistance.
Il vend la maison à 9 millions à Saër Seck et offre à «Kadd Gui» et ses quatre frères 250 mille Cfa chacun, ceux-ci quittent
En 2018, l’oncle Marigot trouve un acquéreur du nom de Saër Seck et lui cède la maison à 9 millions de francs Cfa. Mais, avant de rentrer au village, il réunit ses neveux, dont «Kadd Gui» et leur offre chacun la somme de 250 mille Cfa. Les quatre frangins du lutteur font leurs valises et débarrassent le plancher sans broncher. Kadd Gui reste cependant, empoche le fric et continue d’occuper les lieux avec ses enfants et ses deux épouses. Il continue à se défouler sur son oncle, exige avec véhémence la part d’héritage et brandit ses muscles saillants de lutteur contre toute personne qui tenterait de l’expulser.
«Kadd Gui» s’oppose à la réfection de la maison par le nouvel acquéreur et le chasse, ce dernier saisit le parquet d’une plainte
Après un an de délai de sortie, rapportent toujours nos sources, le nouvel acquéreur Saër Seck débarque à la maison, exprime au lutteur son désir d’engager des travaux de modification de la maison et le somme de vider les lieux, ainsi que ses deux épouses et ses enfants. Kadd Gui monte sur ses grands chevaux, se met dans tous ses états et crache des insanités comme en veux-tu en voilà. Il chasse ensuite le nouveau propriétaire de la maison et menace de lui régler son compte, si jamais celui-ci ose remettre les pieds dans la concession. Mais, évitant le pire, Saër ravale sa colère, quitte les lieux et saisit d’une lettre-plainte le parquet de Pikine. Qui active le commissaire de Yeumbeul Diouf-Bauer et ordonne l’ouverture d’une enquête exhaustive sur l’affaire.
Le lutteur «piétine» la décision du parquet, poste une vidéo virulente contre la police et son oncle sur You-Tube et menace
L’officier de police judiciaire s’exécute, boucle son enquête, avec à la clé des documents administratifs légaux comme des pièces à charge contre le lutteur, et remet le paquet au parquetier. Lequel relance les flics avec un soit transmis (St) et ordonne l’expulsion immédiate du lutteur des lieux. Informé de la décision du parquet, soulignent nos informateurs, Kadd Gui décide d’abattre ses dernières cartes, fait une vidéo virulente contre la police et son oncle et poste l’image sur You Tube. Il diabolise les limiers et son oncle et les jette en pâture. Il menace aussi de croiser le fer avec policiers et jure de vendre chèrement sa peau. La vidéo fait le tour du monde et suscite une grosse polémique sur la toile.
Il refuse de déférer à la convocation et éteint son portable, un commando de la police le cueille chez lui tôt le matin
Après sa vidéo explosive sur You Tube, le lutteur craint pour sa liberté et refuse de déférer à la convocation des enquêteurs, qui voulaient l’imprégner des nouveaux développements sur l’affaire. Il éteint alors son téléphone portable et reste dans son coin. Le commissaire Diouf Bauer monte un commando, constitué d’éléments de la brigade d’intervention (Bi) et d’éléments de la brigade de recherches de son commissariat, et lance l’opération de neutralisation de la cible. Armé jusqu’aux dents, le commando débarque, avant-hier, au petit matin, chez lui, à Yeumbeul Boune, et le surprend en tenue relaxe et le somme de les suivre. Ce dernier s’avoue vaincu devant les flics armés, qui lui passent les menottes, l’embarquent dans le véhicule et le conduisent au commissariat. Il a été auditionné, déféré au parquet et placé sous mandat de dépôt pour les délits visés plus haut.
Vieux Père NDIAYE
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CUISINE A LA POLICE
Kadd Gui se jette aux pieds des enquêteurs, écrase la larme, sollicite un délai et dit ne savoir où aller avec ses deux épouses
Tel un trophée de guerre de la police, le lutteur Sidy Diop, alias Kadd Gui, a jeté dans le panier à salades et conduit manu militari dans les locaux du commissariat d’arrondissement de Yeumbeul pour interrogatoire. Après avoir tenté vainement de nier les faits incriminés, soufflent nos informateurs, le pensionnaire de l’écurie Bathie Séras a ravalé ses dénégations et est passé à table. Il a justifié son attitude de rébellion par le fait que la maison en question serait un héritage de sa défunte mère et de son oncle Mamadou Marigot qui, selon lui, voulait s’accaparer de la part d’héritage de sa maman. Aussi, il craque, se jette aux pieds des enquêteurs et éclate en sanglots. «Commissaire, je suis prêt à quitter la maison. Mais, si je la fais, je ne sais pas où aller avec sa famille et mes deux épouses. Je vous présente toutes mes excuses. Je suis vraiment désemparé. Je suis foutu». Kadd Gui a demandé un autre délai de sortie. Mais en vain.
Les témoins et les frères du lutteur confirment que la maison appartient à l’oncle Mamadou Marigot
Auditionnés à leur tour, les témoins et les quatre frangins du lutteur Kadd Gui ont tous confirmé que la maison appartient bel et bien à l’oncle Mamadou Marigot, qui a produit devant la justice toutes les pièces administratives légales de propriété exclusive de la concession.
V. P. NDIAYE