Abdou Karim Thiam n’est pas galant. Au lieu de consoler et de soutenir Fatoumata Sinayogo qui vivait avec lui en concubinage alors même qu’elle venait juste de sortir du veuvage, il se comportait comme un goujat. Il violait la dame et la brutalisait. Conséquence : cette dernière s’est retrouvée avec la tête fracassée. N’en pouvant plus, elle a saisi la justice et fait condamner son amoureux pour 6 mois ferme.
Entre le ferrailleur de 39 ans Abdou Karim Thiam et Fatoumata Sinayogo, c'est fini à tout jamais. Cette dernière, alors qu'elle venait fraîchement de sortir du veuvage, ne cessait d'être courtisée par le sieur Thiam. De fil en aiguille, ils ont fini par vivre en concubinage. Mais leur relation était tendue. En effet, Fatoumata était quotidiennement brutalisée par son concubin. Soit il la viole, soit il la bat. N’en pouvant plus des brimades qu'elle subissait, Fatoumata Sinayogo décida de plier bagages et de déserter les lieux. Ce qui a provoqué l'ire de son amant Abdou Karim Thiam. Il s'est mis à la tabasser. Et pire encore, il lui a fracassé la tête. Conséquence : son amante s’est évanouie. Une fois à l’hôpital, un certificat médical lui a été délivré faisant état des coups et blessures volontaires ayant entraîné une incapacité temporaire de travail indéterminée. Avec ledit document, la victime est allée déposer plainte contre son petit-ami Abdou Karim Thiam. Interpellé, celui-ci a été jugé hier devant le tribunal d'instance de Dakar où il a nié les charges qui pèsent sur lui. «C'est ma copine. On vivait ensemble après un différend, elle est allée louer une chambre ailleurs. Et lorsque je suis allé la récupérer, elle a refusé de me suivre. En réalité, sa tête s'est cognée sur la porte au moment où je la tirais pour l'emmener avec moi», dit-il.
La présidente du tribunal : «Ici on ne brutalise pas les femmes»
Dans tous ses états, la présidente du tribunal lui assène : «si ça lui plait et quand ça lui plait, elle peut s'en aller puisqu'elle n'est pas ton épouse. D’ailleurs, selon le voisinage, Fatoumata a fui parce que tu la bats du matin au soir. Tu l'agresses. Et même pour entretenir des rapports sexuels avec elle, tu la forces si elle refuse. Ici, ce n'est pas le Mali ! Ici on ne brutalise pas les femmes !».
Fatoumata Sinayogo : «Il boit de l'alcool et fume du chanvre indien. Il me viole»
Appelée à la barre, Fatoumata Sinayogo raconte son calvaire : «j'ai perdu mon mari et je suis mère de deux enfants. Il boit de l'alcool et fume du chanvre indien. Il me viole dans ma chambre. Il me violente à chaque fois. J'ai peur de lui. C'est pour cela que je suis partie de la maison. Le jour des faits, j'étais venue pour récupérer mes affaires. C'est là qu'il est venu et m'a battue. Je me suis évanouie lorsqu'il m'a donné un coup avec un objet sur ma tête», a révélé la victime qui ne réclame pas de dédommagements, mais veut que le prévenu la laisse tranquille avec ses enfants.
L’amant passe son temps à pleurer à la barre
L'amant, qui n'a cessé de pleurer à la barre, a demandé la clémence du tribunal, mais il n'aura que des reproches de la part du magistrat. «Arrête ça M. Thiam ! Ces pleurs ne vous aideront pas !» Aujourd'hui vous vous comportez comme une femme en pleurant. Est-ce que vous avez éprouvé de la pitié lorsque vous la battiez ?».
6 mois ferme contre Abdou Karim Thiam
Faisant ses réquisitions, la parquetière a requis 6 mois ferme contre lui. «Elle vient de sortir fraîchement du veuvage. Et depuis lors, il ne cesse de lui faire la cour. Il ne cessait d'abuser d'elle. Cette affaire pouvait atterrir devant une autre juridiction. Elle a été à maintes reprises victime de coups de la part du prévenu», a fait observer la procureur avant que le tribunal condamne Abdou Karim Thiam à 6 mois ferme.
Fatou D. DIONE