Avec l’agrobusiness, le pouvoir arrache la terre aux paysans pour servir les multinationales, à qui il a aussi vendu la mer, sans compter les contrats gracieusement accordés par nos autorités politiques au profit d'étrangers qui gagnent 100 fois plus que nous sur notre propre or, notre propre zircon, notre propre pétrole, notre propre gaz. C’est le constat d’Ousmane Sonko, qui était hier à Malicounda, dans le cadre de ses visites au niveau des champs cultivés dans le cadre des «Vacances agricoles patriotiques».
En déplacement à Malicounda, au niveau du village de Keur Malick Ba, le leader de Pastef n'a pas fait de cadeau au régime en place. Le bradage du foncier, les licences de pêche ont été au cœur de son face-à-face avec la presse mbouroise.
Ousmane Sonko parcourt le pays, pour constater de lui-même les réalisations de ses militants et sympathisants en matière agricole, après son appel à un retour à la terre, suivant un concept intitulé «Vacances agricoles patriotiques». «La première satisfaction est que les jeunes ont répondu à mon appel, mais pas le rendement. Je ne suis pas sûr que si certains acteurs faisaient un appel, ils auraient cette même mobilisation. Et ça c'est important pour nous», souligne-t-il d’emblée. Trouvant que cette mobilisation de la jeunesse après son mot d’ordre le motive davantage à faire plus avec cette jeunesse qui croit en lui et qu‘il n’a «pas le droit de trahir».
«Les étrangers gagnent 100 fois plus que nous sur notre propre or, notre propre zircon, notre propre pétrole, notre propre gaz»
Le leader de Pastef ne s’est pas fait prier pour dénoncer les politiques du gouvernement. «Aujourd'hui, avec l'agrobusiness, on est en train de tout donner aux multinationales. On arrache la terre des paysans», martèle Sonko. «Nos pêcheurs sont obligés d'aller en Guinée ou en Mauritanie où ils se font arrêter parce qu'on a vendu notre océan à des multinationales». Idem pour les ressources minières, avec, souligne-t-il, «des contrats gracieusement accordés par nos autorités politiques au profit d'étrangers qui eux vont gagner 100 fois plus que nous sur notre propre or, notre propre zircon, notre propre pétrole, notre propre gaz». Sonko reste convaincu qu’au lieu de le brader à des étrangers, «si on avait exploité tout notre potentiel, les jeunes n'auraient pas trouvé à aller ailleurs», risquant souvent leur vie. «Nous avons 178 km de côtes. Nous avons un espace maritime à développer et très poissonneux. Nous avons un sous-sol très riche. Avant la découverte du gaz et du pétrole nous avions déjà du phosphate, du zircon...». Et d’ajouter que «pour un pays qui a toutes ces ressources, c'est inadmissible que ses jeunes aillent s'aventurer ailleurs».
Mbaye THIANDOUM