15 mois après son ouverture et sa mise en service, l’Aéroport international Blaise Diagne (Aibd), classé parmi les 10 aéroports les plus modernes d’Afrique, risque de perdre cette position, suite à un défaut d’entretien. En effet, la passerelle menant aux avions est en passe d’être transformée en dépotoir d’ordures. Ce qui n’a pas manqué de courroucer certains agents et techniciens sur place. Quant au complexe sportif Dakar Aréna, le toit est devenu un réceptacle de la poussière.
La volonté politique du président de la République de doter notre pays de grandes infrastructures utiles au développement économique, socio-culturel et sportif est une bonne chose pour la population bénéficiaire, en plus d’être saluée par les partenaires stratégiques du Sénégal. L’Aéroport international Blaise Diagne (Aibd) et le complexe sportif Dakar Aréna font partie de ces infrastructures d’envergure. Seulement, le plus grand défi à relever reste celui de l’entretien, après l’érection de ces édifices. Et, sur ce point, force est de reconnaître que le pari est loin d’être gagné. Pourtant, pour des réalisations de cette nature, au moins 1% du coût de l’investissement doit revenir à l’entretien. L’Aibd, classé parmi les 10 aéroports les plus modernes de l’Afrique, est en train de perdre ce lustre, après seulement 15 mois d’exploitation. Un défaut d’entretien est passé par là. Et l’insalubrité gagne de plus en plus du terrain dans l’espace aéroportuaire. Une image dégradante pour notre pays, décriée par des techniciens et autres agents de l’aéroport de Diass. Un de nos interlocuteurs, sous le couvert de l’anonymat, juge indigne le décor qu’offre la passerelle qui mène vers les avions. Difficile d’accéder aux avions sans apercevoir des ordures composées de gobelets, de canettes vides, de sachets, entre autres objets jetés. En plus de l’insalubrité, nos sources parlent également de la mauvaise qualité du service internet dans cette plateforme aéroportuaire. S’y ajoute une absence quasi-totale de la publicité à l’Aibd, à l’image des autres aéroports du monde où des panneaux publicitaires à écrans sont installés partout.
Outre ce déficit d’entretien, un phénomène naturel vient donner du fil à retordre aux préposés à l’entretien, qui peinent déjà à rendre propre l’aéroport. Il s’agit de la poussière qui a fini de couvrir les vitres de l’aérogare. Pourtant, d’après nos sources, une importante manne financière à hauteur de 30 millions d’euros soit 19,5 milliards est destinée à l’entretien de l’aéroport. En tout cas, les techniciens sénégalais accusent la société turque chargée de l’exploitation d’être responsable de cet état de fait.
DAKAR ARENA AUSSI
Outre l’aéroport de Diass, le complexe sportif Dakar Aréna souffre également d’un problème d’entretien. Même si l’édifice n’abrite pas encore de rencontres ou de spectacles, la vue du toit de ce joyau à partir de l’autoroute à péage laisse apparaître une épaisse couche de poussière. Même si l’agression est d’ordre environnemental, la responsabilité de l’Etat reste engagée aussi bien dans l’entretien que la construction de ce joyau dans ce «no man’s land». En effet, de l’avis de l’architecte Ousseynou Faye, Dakar Aréna a été construit par les Turcs suivant un plan standard déroulé un peu partout dans le monde, alors que les réalités climatiques ne sont pas les mêmes. Ce qui lui fait dire que le choix du gouvernement d’implanter Dakar Aréna à Diamniadio est surprenant. C’est comme si, dit-il, une étude d’impact environnemental n’a pas été réalisée au préalable avant d’engager les travaux. Conséquence, le toit de l’ouvrage sert de réceptacle à la poussière. En effet, ces agressions causées par l’environnement, fait remarquer l’architecte, sont en train d’endommager silencieusement et progressivement cette infrastructure. De plus, cette poussière peut être à l’origine de plusieurs pathologies avec l’arrivée de milliers de personnes dans cette enceinte sportive.
Planter 100 à 500.000 arbres dans cette zone de Diamniadio et aux alentours de l’aéroport de Diass
Aussi, pour lutter contre les agressions environnementales et atténuer l’effet de la poussière dans ce site quasi-désertique, l’architecte préconise la plantation de 100 à 500 mille arbres dans cette zone de Diamniadio. Autant d’arbres à planter également aux alentours de l’aéroport de Diass qui, en plus de la poussière est pollué par la cimenterie de la zone. A l’en croire, ce plan d’aménagement paysager va fortement contribuer à absorber la poussière. Poursuivant, il a également invité l’Etat à mettre en place une Agence nationale chargée de l’entretien des grands édifices publics de l’Etat. En plus d’ériger un plan de développement économique autour de l’aéroport pour favoriser l’implantation d’activités.
Moussa CISS