La transition entre le président élu et le sortant aux États-Unis n’est pas un long fleuve tranquille. Alors que le nouveau président Joe Biden a promis de faire accéder à la citoyenneté quelque 11 millions d’immigrants irréguliers, certains de ces derniers sont en train de subir les contrecoups des manœuvres de l’administration Trump qui veut les expulser. Ce que dénoncent des élus démocrates à la chambre des représentants.
Des membres du Congrès américain ont publié mardi 10 novembre une déclaration commune pour dénoncer des expulsions en instance de migrants africains demandeurs d’asile. «Nos bureaux ont été alertés que les demandeurs d'asile africains du Cameroun et d'autres pays africains, dont beaucoup auraient été indûment contraints par l'ICE (Service de l’immigration) à signer des ordres d'expulsion volontaire, seront expulsés dès demain matin (mercredi 11 novembre)», écrivaient ces congressmen. Les élus américains de poursuivre : «à leur arrivée dans leur pays désigné, beaucoup courront un risque imminent de mort. Leur expulsion devrait être suspendue jusqu'à ce que la nouvelle administration prête serment et puisse examiner attentivement ces demandes». A les en croire, toute autre disposition serait «scandaleuse et inacceptable».
Joe Biden a promis de régulariser quelque 11 millions d’immigrants irréguliers
En effet, le nouveau président élu, le démocrate Joe Biden, avait fait la promesse de campagne d’envisager de faire bénéficier à 11 millions de migrants irréguliers la possibilité d’accéder à la nationalité américaine. A préciser que les signataires de la déclaration datée du 10 novembre 2020 sont Karen Bass (D-CA), présidente de la sous-commission des affaires étrangères de la Chambre sur l'Afrique, Bennie Thompson (D-MS), Sheila Jackson-Lee (D-TX), Judy Chu (D -CA), Joaquin Castro (D-TX) et Jamie Raskin (D-MD). Ne se limitant pas à une simple dénonciation, ces membres démocrates de la chambre des représentants comptent se faire entendre. «Nous prévoyons d'introduire une mesure cette semaine pour condamner cette expulsion si elle a lieu. Les États-Unis devraient respecter leur engagement au titre des traités internationaux relatifs aux réfugiés et aux demandeurs d'asile et mettre un terme à cette expulsion injuste», promettent-ils.
Le représentant Bass présente une résolution demandant l'arrêt des expulsions de Camerounais
Hier, lundi 16 novembre, la membre du Congrès Karen Bass (D-CA), présidente de la sous-commission des affaires étrangères de la Chambre sur l'Afrique, avec 52 autres membres du Congrès, a présenté une résolution demandant l'arrêt des expulsions vers le Cameroun.
«Les États-Unis doivent respecter leurs engagements au titre des traités internationaux relatifs aux réfugiés et aux demandeurs d'asile et mettre un terme aux expulsions de citoyens camerounais», a-t-elle déclaré. «De nombreuses personnes expulsées la semaine dernière auraient été indûment contraintes de signer des ordres d'expulsion volontaire. À leur arrivée au Cameroun, beaucoup courront un risque imminent de mort. Faire cela pendant que nous faisons la transition entre les administrations est scandaleux et inacceptable. J'exhorte mes collègues à soutenir cette résolution.»
Ahmadou Ben Cheikh KANE
(Envoyé spécial)