Me Abdoulaye Babou est dans de sales draps. Le bâtonnier de l’Ordre, qui n’a pas du tout aimé l’attitude de son confrère lors de l’audience de Diourbel le 1er juin dernier, le sanctionne déjà, en attendant la décision du Conseil de discipline. Présidant le Conseil de l’Ordre qui s’est réuni hier, Me Papa Laïty Ndiaye a décidé d’un commun accord avec le Conseil de «suspendre provisoirement» Me Babou. Ce, «avec effet immédiat» et en attendant la décision du Conseil disciplinaire.
«Boy Djiné» peut désormais compter sur ses autres avocats pour le tirer d’affaire et oublier Me Abdoulaye Babou. Ce dernier ne peut plus exercer le métier d’avocat, ce, provisoirement. Telle est la décision du Conseil de l’Ordre qui a sorti un communiqué pour le faire savoir. «Le Conseil, après en avoir délibéré, a, en application de l’article 19-13 du Règlement N°05/CM/Uemoa relatif à l’harmonisation des règles qui régissent la profession d’avocat dans l’espace Uemoa, et 57 du Règlement Intérieur de l’Ordre des avocats du Sénégal, prononcé la suspension provisoire, avec effet immédiat, de Maître Abdoulaye Babou, dans l’attente de la décision disciplinaire», renseigne le communiqué. En clair, la décision pourrait être plus sévère, mais il revient au Conseil de discipline d’en décider. En sus, Me Abdoulaye Babou n’a plus le droit d’exercer le métier, jusqu’à nouvel ordre en tout cas, jusqu’à ce que le Conseil en décide autrement.
C’est hier que le Conseil a validé cette décision. «Le Conseil de l’Ordre des avocats, réuni le 9 juin 2021, à la maison de l’Avocat, a pris connaissance de l’instruction disciplinaire décidée par Monsieur le Bâtonnier Papa Laïty Ndiaye, à la suite de l’incident survenue à l’audience correctionnelle du 1er juin 2021 du Tribunal de Grande Instance de Diourbel, entre Maître Abdoulaye Babou, avocat à la Cour et Monsieur Mamadou Saïdou Diallo, substitut du procureur de la République près ledit Tribunal», précise le communiqué. C’est dire que le Bâtonnier de l’Ordre tient très au sérieux cette affaire et qu’il a bien mesuré la gravité de l’acte posé par le confrère qui a créé un trouble à l’ordre public, en obligeant le substitut du Procureur et sa famille à bénéficier d’une surveillance policière. L’avocat peut déjà prédire le pire.
Alassane DRAME