Le Président Macky Sall a fait le tour des centres de traitement dédiés au Covid-19 pour s’enquérir de la situation. Après avoir félicité le personnel médical, le Président Macky Sall a fait un bref rappel des actions posées dans le domaine de la santé depuis son arrivée à la tête du pays.
La situation est certes inquiétante, mais le chef de l’Etat est très fier du personnel médical. En visite dans les différents Centres de traitement des épidémies (Cte) qui prennent en charge les cas de coronavirus, le président Macky Sall dit être très fier du travail accompli par les médecins. «Je suis très heureux de constater que malgré la situation préoccupante de la 3e vague avec le variant Delta qui est très transmissible, nous avons un système très résilient», a fait savoir le chef de l’Etat qui a visité ce mardi les différents hôpitaux qui abritent des Cte à savoir Fann, Dalal Jamm, l’hôpital Idrissa Pouye, l’hôpital Principal, l’hôpital Le Dantec, mais aussi le hangar des pèlerins.
D’après le chef de l'Etat, le ministre de la Santé est à féliciter, car partout où il est passé, il s’est rendu compte que ce dernier a déployé des moyens colossaux pour renforcer les capacités en lits, en respirateurs, mais également et surtout la fourniture en oxygène puisque c’est un intrant extrêmement important dans cette phase. La première remarque après cette visite, selon le chef de l’Etat, c’est que nous avons un personnel médical extrêmement dévoué et engagé qui est sur le pied de guerre depuis plus de 16 mois. Il appelle ainsi les populations à les aider à nous aider. «Notre part dans ce combat, c’est de respecter les gestes barrières, c’est-à-dire le port de masque, le lavage des mains, mais surtout la vaccination. Nous avons aujourd’hui un stock de plus 500.000 vaccins et nous attendons encore plusieurs centaines de milliers de doses. J’invite donc la population à aller se faire vacciner et à réduire les déplacements non nécessaires pour permettre à notre système de santé de ne pas être débordé», demande-t-il, avant d’enchainer : «les grands pays ont franchi ce Rubicon, mais je suis convaincu qu’ici, ensemble, nous pouvons faire en sorte que le Sénégal reste résilient et grâce aux sacrifices du corps médical, nous pourrons sortir de cette 3e vague».
«130 milliards réservés à la riposte entre mars 2020 et maintenant…»
En ce qui concerne l’Etat, soutient le Président Sall, ils ont déployé des moyens jamais dévolus dans le secteur de la santé au Sénégal. «Déjà, entre le mois de mars 2020 et maintenant, c’est plus de 130 milliards qui ont été réservés uniquement à la riposte sanitaire, compte non tenu du budget du ministère de la Santé qui a doublé entre 2012 et maintenant. On est passé de 115 milliards à 250 milliards. Au début de la pandémie, on avait très peu de respirateurs au Sénégal. Et aujourd’hui, on peut se rendre compte facilement des efforts qui ont été faits», clarifie-t-il.
Abdoulaye D. Sarr : «avec cette 3ème vague, l’âge moyen des patients atteints tourne autour de 30 à 45 ans. Les jeunes sont les plus touchés»
Le ministre de la Santé quant à lui constate pour le regretter que le variant Delta s’attaque à toutes les catégories de la population, surtout les jeunes. «Contrairement à la première et la deuxième vague, cette fois-ci, ce sont les jeunes qui sont les plus touchés par la maladie et la moitié des patients en réanimation sont des jeunes. Avec cette 3e vague, la moyenne d’âge des patients tourne autour de 30 à 45 ans. Ce qui doit nous pousser davantage à aller nous faire vacciner pour installer une immunité collective contre le Covid-19», déclare Abdoulaye Diouf Sarr.
Dalal Jamm : 46 patients sont sous forte consommation avec au moins 15 litres
Pour la coordonnatrice du Centre de traitement de l’hôpital Dalal Jamm, leur Cte a une capacité de 100 lits et ils sont en train de voir dans quelle possibilité ils peuvent faire une extension, vu la situation actuelle au niveau national. «Nous avons eu à prendre en charge 3000 patients depuis le 27 mars 2020, dont 2600 qui sont sortis donc un taux de guérisons de 87%. Nous avons malheureusement connu des décès beaucoup plus importants au niveau de la deuxième et la 3e vague», déclare la coordonnatrice du Cte de Dalal Jamm. A l’en croire, sur les 67 malades sous oxygène, 46 sont sous forte consommation avec au moins 15 litres. Cinq patients sont en réanimation à Dalal Jamm dont une femme enceinte qui doit bénéficier d’une césarienne.
Fann : «Les 36 lits occupés. Les 8 réservés à la réanimation surveillée H/24 pleins»
Pour le nouveau Centre de traitement de Fann, le coordonnateur remercie les autorités d’avoir pensé à la mise en place de cette structure parce que l’ancien Cte était fermé et certains malades étaient claustrophobes. Mais avec cette nouvelle structure, les médecins peuvent travailler sans avoir à se protéger ; ils ont juste le masque et éventuellement des gants et les malades sont de l’autre côté et peuvent être surveillés à distance. «Sur les 36 lits occupés, 8 sont réservés à la réanimation surveillée H/24. Ce sont les malades mal en point qui nous viennent du Cte ou qui sont transférés par d’autres centres. Tous les 8 lits sont actuellement occupés, mais nous avons un taux de sorties assez satisfaisant», dit-il.
Le Cous parle d’un taux de létalité de 2,2%
Au Samu national sis à Fann, le chef de l’Etat a aussi rencontré l’équipe qui s’occupe de la régulation et du dispatching des malades dans les Cte après test. Selon son coordonnateur, tous les Cte leur donne leur nombre de lits et le dispatching se fait selon le nombre de lits avec oxygène, sans oxygène, en fonction aussi de la gravité du cas.
Le Centre des opérations d’urgence sanitaire qui s’occupe de la situation épidémiologique quotidienne parle de 78% de taux de guérison et un taux de létalité de 2,2%, ce qui est selon le coordonnateur un excellent record.
Aristide Le Dantec : les 5 lits avec respirateurs et les lits avec oxygène tous occupés, recours quelques fois à l’intubation
A l’hôpital Aristide Le Dantec, les lits sont tous occupés et la surveillance est maximale. «Cette salle nous permet de surveiller à distance pour que l’on puisse agir à temps. Nous avons actuellement 5 malades sur les 5 lits avec les respirateurs. Les autres lits avec oxygène sont tous occupés», affirme le coordonnateur du Cte de l’hôpital Le Dantec qui soutient qu’il peut arriver qu’ils fassent recours à l'intubation quand tous les autres moyens ne servent plus à rien.
Ndèye Khady DIOUF