Ça se passait de bouche à oreille que certaines affaires qui n’avaient rien de pénal telles les affaires de location ou de prêt étaient parfois traités, certainement à l’insu des Procureurs, au niveau de certains commissariats ou de brigades de gendarmerie. Ces rumeurs sont tombées dans l’oreille de la chancellerie qui a saisi le Procureur général près la Cour d’appel de Dakar qui a envoyé une lettre-circulaire à l’attention des officiers de police judiciaire pour mettre en garde contre ces pratiques. «L’attention de la Chancellerie a été attirée sur des agissements peu orthodoxes de certains officiers et agents de police judiciaire. En effet, pour des litiges de nature purement civile ou commerciale portés devant un commissariat de police ou une brigade de gendarmerie des concitoyens sont convoqués dans les locaux de ces unités et parfois contraints d’y rester pendant plusieurs heures. Au-delà du caractère abusif de telles pratiques, celles-ci peuvent donner lieu à une réaction imprévisible des justiciables qui en seraient victimes, occasionner des troubles à l’ordre public et jeter le discrédit sur toute l’institution judiciaire», a alerté le Procureur général.
«Pour éviter que des citoyens puissent être détenus arbitrairement dans ces lieux de privation de liberté, je vous demande de toujours garder à l’esprit les limites de vos prérogatives et de vous abstenir de traiter les litiges de nature civile ou commerciale qui vous seront directement soumis par des justiciables. Notre mission de surveillance des Officiers et Agents de police judiciaire comme prescrit par l’article 30 du Code de procédure pénale m’autorise à vous adresser cette lettre-circulaire», a enjoint, le Procureur général dans cette lettre-circulaire sortie le 4 septembre dernier.