Invité à prendre la relève d’Ibrahima Niane à la pointe de l’attaque messine, dimanche dernier à Angers, l’international sénégalais Opa Nguette s’est naturellement glissé dans le rôle, malgré quelques réglages à peaufiner.
Appel, contre-appel, avant de se jeter sur un ballon finalement catapulté dans les filets angevins. Dimanche dernier, sur la pelouse de Raymond-Kopa, Opa Nguette a inscrit son premier but de la saison, offrant ainsi un point (1-1) au FC Metz et une réponse à ceux qui doutaient de sa légitimité à la pointe de l’attaque messine. «Ça fait du bien», glisse, dans un timide sourire, l’intéressé. «C’est bon pour la confiance mais il faut maintenant tout faire pour que ça continue. Comme on dit souvent, pour qu’il soit en confiance, un attaquant doit marquer des buts.» Invité à quitter son couloir pour s’installer dans l’axe après la grave blessure d’Ibrahima Niane, l’international sénégalais n’a pas vraiment eu le temps de gamberger. Rentré de sélection jeudi dernier, le natif de Mantes-la-Jolie (26 ans) a retrouvé Frédéric Antonetti, revenu, entre-temps, aux commandes de l’équipe. «Le coach a parlé devant le groupe et il a fait passer ses consignes à chacun d’entre nous à l’entraînement», souligne Opa Nguette. «Après, franchement, je n’ai pas ressenti de pression particulière. Il faut prendre les choses comme elles viennent et prendre ce qu’on te donne. En plus, ce n’est pas comme si je découvrais le poste.»
«Il faut qu’il se réhabitue à ce poste»
Quelques jours après la blessure d’Ibrahima Niane, opéré du ligament croisé antérieur du genou droit, Frédéric Antonetti avait déclaré qu’il fallait «garder la tête froide» face à la longue absence programmée de son meilleur buteur. «La première question qu’il faut se poser, c’est de savoir si on a la solution interne», avait souligné l’entraîneur messin, avant de citer trois noms : Thierry Ambrose, Vagner et Opa Nguette. A Angers (1-1), le premier était blessé, le deuxième forfait et le troisième a marqué… Verdict : «Opa a fait beaucoup de bonnes choses. Déjà, il marque un but ! Et un but d’avant-centre. Il a essayé de tenir les ballons, il a été collectif », décrypte le technicien. Passé d’un couloir qu’il fréquente désormais depuis de longues saisons, Opa Nguette a, pour le coup, retrouvé sa position de jeunesse, celle qui était la sienne au centre de formation de Valenciennes. «Il faut qu’il se réhabitue à ce poste. Ça demande des qualités différentes», poursuit Frédéric Antonetti. «Dans la tenue du ballon, il faut qu’il progresse, dans le jeu de corps également même s’il l’a fait quelquefois. Dans le jeu aérien, aussi, parfois il faut batailler. Mais, je le répète, il a fourni une bonne prestation dans l’ensemble.»
Formé en pointe à Valenciennes
Petit retour en arrière, du côté de Valenciennes où le jeune Mantois a été formé comme attaquant de pointe. Mais à son arrivée chez les pros, lors de la saison 2012-2013, il a «immédiatement été replacé sur un côté», souligne le joueur. «Même si j’ai dépanné quelquefois dans l’axe, ça fait maintenant longtemps que j’évolue dans un couloir, c’est vrai. Mais mon poste reste celui d’attaquant. Que ce soit ailier ou en pointe, j’ai quand même les bons réflexes». Vincent Hognon, le désormais ex-entraineur du FC Metz affirmait même être «convaincu qu’Opa peut marquer énormément de buts». «Il peut faire des différences. Maintenant, il doit y ajouter l’efficacité. Il n’est sans doute pas encore assez sûr de ce qu’il peut faire, mais il a un potentiel exceptionnel», disait-il début octobre après la victoire des Grenats face à Lorient (2-1). «C’est ce qu’on me dit souvent», répond l’attaquant messin, cinq buts et deux passes décisives au compteur la saison dernière. «C’est à moi de faire le boulot et de prouver que les dirigeants et le staff ont raison de me faire confiance». À Angers, Opa Nguette assure avoir «eu de bonnes sensations», s’être «bien senti» tout en admettant ne pas avoir «encore tous les repères. Je dois mieux sentir les coups, mieux garder le ballon pour permettre à l’équipe de respirer et être meilleur dans le rôle de pivot. Mais je sais que ça va venir.»