Idrissa Diallo a été arraché à l’affection de ses administrés et ses amis de Taxawu Senegaal. C’est hier qu’il a rendu l’âme des suites de la maladie à Covid-19 à l’hôpital où il était interné depuis quelques jours.
De Dieu nous venons et à lui nous retournons. Idrissa Diallo, le maire de Dalifort, est parti à jamais, après quelques jours passés à l’hôpital Idrissa Pouye (ex-CTO) de Grand-Yoff où il était interné. C’est hier aux environs de 19h que la nouvelle est tombée, plongeant du coup tous ceux qui l’ont connu dans une tristesse innommable. Dans le camp de l’ancien maire de Dakar, les gens étaient sans voix. C’était vraiment un grand choc pour tout le monde, parce que personne ne s’attendait à cette mauvaise nouvelle.
A part Khalifa Sall (un des rares à être informé) qui parlait à son épouse depuis une dizaine de jours de l’évolution de sa maladie, personne dans le cercle restreint d’amis et de responsables de Taxawu Senegaal n’était au courant de sa maladie. C’est complètement tétanisés que les uns et les autres ont appris la disparition de l’homme politique, maire de Dalifort et premier des alliés de Khalifa Sall dans Taxawu Dakar, puis Taxawu Senegaal, sans compter tous les autres combats.
La levée du corps pour les membres de la famille est prévue à 13h. L’enterrement à 14h à Yoff
C’est un homme de principe et de valeurs, d’une gentillesse et d’une courtoisie sans commune mesure qui part. Un père, un modèle, un militant engagé de la démocratie. Un homme dévoué, loyal, déterminé et engagé.
La levée du corps est prévue à 13h, toujours à l’hôpital Idrissa Pouye de Grand-Yoff et l’enterrement à 14h au cimetière musulman de Yoff. Mais selon les informations, ce sera dans la stricte intimité familiale.
Guy Marius Sagna : «la dignité perd un de ses visages»
Avec sa disparition, ce n’est pas que Khalifa Sall et Taxawu Senegaal dont il était un des métronomes, qui perdent, mais aussi le Sénégal. Idrissa Diallo était aussi de tous les combats contre l’injustice. Guy Marius Sagna en témoigne. Selon le célèbre activiste, «la dignité perd un de ses visages». Même celles et ceux, a témoigné l’activiste, qui ne partageaient pas ses points de vue, lui reconnaissaient plusieurs qualités dont la plus importante était : la dignité !
Guy Marius Sagna écrit en effet que «devant l'immensité de la douleur du parent qui a perdu sa famille dans le naufrage du Joola, devant l'adversité d'un complot politico-judiciaire contre Khalifa Sall et ses camarades, face aux propositions, aux invitations, aux tentations à quitter le navire khalifiste», il a toujours mis la dignité en avant et tenu bon.
«Nous présentons nos condoléances à sa famille, aux habitants de la commune de Dalifort. Au président Khalifa Ababacar Sall, à Barthélémy Dias et à tous les khalifistes, nous partageons ce soir votre naufrage. Si cette année je peux passer cette fin d'année avec ma famille, c'est grâce à des milliers de personnes qui se sont mobilisées. Parmi celles-ci : Idrissa Diallo. Il avait notamment dit lors de mon emprisonnement : "c'est la France qui est dérangée". Merci Idrissa ! Que ton âme repose en paix Idrissa. Que le paradis soit ta dernière demeure», a témoigné l’activiste.
Thierno Bocoum : «Idrissa Diallo fut un homme de valeur, de principe, toujours droit dans ses bottes»
Thierno Bocoum aussi témoigne. «Un ami, un grand-frère est parti à jamais. Je suis très peiné par cette perte immense pour la classe politique sénégalaise. Idrissa Diallo fut un homme de valeur, de principe, toujours droit dans ses bottes. J’ai été avec lui pendant 5 ans à l’Assemblée nationale. Nous partagions énormément de choses et discutions énormément».
Drame du Joola : le déclencheur
Ancien député socialiste, Idrissa Diallo est né le 5 décembre 1959 à Marssassoum dans le département de Sédhiou. Informaticien de profession, il fut maire en 2009 avant d’être reconduit en 2014 à la faveur des élections locales. Son militantisme pour le Parti socialiste a commencé après le drame du Joola où il a perdu presque toute sa famille. Ce drame personnel l’a poussé à se battre contre Wade et son régime de la plus farouche des manières. Séduit par le comportement du leader du Parti socialiste à l’époque, il avait fini par créer plus tard un mouvement de soutien à Tanor avant d’adhérer par la suite au Ps pour occuper des responsabilités dans sa localité.
Il devient député lors des législatives de 2012. Il restera maire de cette localité de Dalifort jusqu’à sa mort, hier.
Mbaye THIANDOUM
Le Sénégal en deuil ! Le général Mamadou Niang, ancien ministre de l’Intérieur, ancien ambassadeur et récemment président de la commission du dialogue politique s’est éteint hier à l’âge de 82 des suites du Covid-19. Une grosse perte pour le Sénégal qu’il a servi de manière presque ininterrompue depuis 1960.
Un géant est tombé ! Le général Mamadou Niang n’est plus. Il a été emporté hier par le coronavirus. Une grosse perte pour le Sénégal qui a perdu un de ses dignes fils. La preuve, récemment, il a mené de main de maître le dialogue politique entre l’opposition, le pouvoir, la société civile et les non-alignés. Une mission que l’on savait difficile et presque perdue d’avance, mais qu’il a su mener à bout. D’ailleurs, de tous les présidents de commission du Dialogue national, il est le seul à avoir tenu correctement ses travaux et déposé un pré-rapport. Et pour cela, il a fallu qu’il fasse jouer sa poigne, sa détermination, mais aussi son sens du dialogue.
Brillant négociateur et fin diplomate
D’ailleurs, ses talents de négociateur et de dialogueur ont été détectés très tôt par le Président Abdou Diouf, qui l’avait nommé, entre 1991 et 1992, président de la Commission nationale de gestion de la paix en Casamance. Puis il a été porté à la tête de l’Observatoire national des élections (Onel) entre 1997-98. L’Onel qui a été la clef de la bonne organisation des élections qui ont abouti à la première alternance en 2000. Elections à l’issue desquelles il sera nommé ministre de l’Intérieur dans le premier gouvernement de Me Wade, dirigée par Moustapha Niasse. Le général Niang, avec ses prédispositions pour la mission, a été nommé plusieurs fois ambassadeur, en Guinée-Bissau, au Brésil et au Royaume-Uni.
Un riche parcours militaire, après des débuts dans l’enseignement
Avant son parcours au sein du gouvernement et de la diplomatie, le général Niang a fait une riche carrière militaire. Instituteur de 1960 à 1962, il a été nommé aide de camp du Chef d’état-major général des armées Jean Alfred Diallo, de 1963 à 1965. De 1972 à 1974, il est Commandant de secteur dans le Balantacounda de 1972 à 1974, il dirigera plus tard, entre 1980 et 1982, le second contingent sénégalais au Liban. A son retour, il commandera la zone de défense n°2, en Gambie. De 1988 à 1990, il est Chef des opérations à l’État-major des armées, puis, de 1992 à 1993, il est Directeur de la documentation et de la sécurité extérieure, avant de passer Sous-Chef d’état-major général des Armées, son dernier poste militaire.
Hélas, le coronavirus, est venu arracher à notre affection ce digne fils de la nation tour à tour enseignant, militaire, président de l’Onel, ministre, ambassadeur, président de la commission du dialogue politique…Repose en paix Général !
Madou MBODJ
Un géant est tombé ! Le général Mamadou Niang n’est plus. Il a été emporté hier par le coronavirus. Une grosse perte pour le Sénégal qui a perdu un de ses dignes fils. La preuve, récemment, il a mené de main de maître le dialogue politique entre l’opposition, le pouvoir, la société civile et les non-alignés. Une mission que l’on savait difficile et presque perdue d’avance, mais qu’il a su mener à bout. D’ailleurs, de tous les présidents de commission du Dialogue national, il est le seul à avoir tenu correctement ses travaux et déposé un pré-rapport. Et pour cela, il a fallu qu’il fasse jouer sa poigne, sa détermination, mais aussi son sens du dialogue.
Brillant négociateur et fin diplomate
D’ailleurs, ses talents de négociateur et de dialogueur ont été détectés très tôt par le Président Abdou Diouf, qui l’avait nommé, entre 1991 et 1992, président de la Commission nationale de gestion de la paix en Casamance. Puis il a été porté à la tête de l’Observatoire national des élections (Onel) entre 1997-98. L’Onel qui a été la clef de la bonne organisation des élections qui ont abouti à la première alternance en 2000. Elections à l’issue desquelles il sera nommé ministre de l’Intérieur dans le premier gouvernement de Me Wade, dirigée par Moustapha Niasse. Le général Niang, avec ses prédispositions pour la mission, a été nommé plusieurs fois ambassadeur, en Guinée-Bissau, au Brésil et au Royaume-Uni.
Un riche parcours militaire, après des débuts dans l’enseignement
Avant son parcours au sein du gouvernement et de la diplomatie, le général Niang a fait une riche carrière militaire. Instituteur de 1960 à 1962, il a été nommé aide de camp du Chef d’état-major général des armées Jean Alfred Diallo, de 1963 à 1965. De 1972 à 1974, il est Commandant de secteur dans le Balantacounda de 1972 à 1974, il dirigera plus tard, entre 1980 et 1982, le second contingent sénégalais au Liban. A son retour, il commandera la zone de défense n°2, en Gambie. De 1988 à 1990, il est Chef des opérations à l’État-major des armées, puis, de 1992 à 1993, il est Directeur de la documentation et de la sécurité extérieure, avant de passer Sous-Chef d’état-major général des Armées, son dernier poste militaire.
Hélas, le coronavirus, est venu arracher à notre affection ce digne fils de la nation tour à tour enseignant, militaire, président de l’Onel, ministre, ambassadeur, président de la commission du dialogue politique…Repose en paix Général !
Madou MBODJ