Au regard des près de 70 intervenants, on peut nettement mesurer l’importance de la question traitée hier à l’Assemblée nationale. A en croire Mamadou Talla, partout dans le monde, les ministères de l’Education sont très difficiles à gérer, parce que tout simplement ça fait intervenir plusieurs facteurs. Heureusement, le Sénégal n’est pas fermé et a toujours été une référence dans le domaine de l’éducation.
Le problème du voile
Sur la question du voile, Mamadou Talla estime que les Sénégalais devraient être fiers, pour avoir réglé cette question de société dans le calme, contrairement aux pays développés qui depuis 20 ans n’ont pas réglé cette question de voile. «On devrait être fiers de cette démarche inclusive qui nous a permis d’arriver à ce consensus. L’équipe de l’Assemblée nationale a participé à la résolution de ce problème, les députés de la majorité comme de l’opposition. Quand on s’occupe de l’éducation d’un pays, on n’est pas partisan, je ne m’occupe pas de l’Apr, du Pds ou autre», lance Mamadou Talla à l’endroit de Aida Mbodj, qui l’accusait de lui avoir fermé ses portes.
Toujours dans ses explications, le ministre révèle que les syndicats l’ont beaucoup aidé à la résolution de cette crise. «Il y a eu beaucoup de problèmes qu’on a réglés avec eux, que ce soit le G7 ou G20 qui nous accompagnaient. On pourrait de loin croire qu’on est prisonniers des groupes de syndicats, ce n’est pas le cas», prévient-il.
Quand il s’agit de négocier, nous négocions avec le G7
Pour ses rapports avec les syndicalistes, Mamadou Talla soutient : «nous sommes ouverts à tout le monde, mais quand il s’agit de négocier, nous négocions avec le G7, conformément à l’arrêté qui a organisé ces élections de représentativité», dit-il.
Réforme du système éducatif
Rejoignant Issa Sall, le ministre de l’Éducation nationale informe que l’année dernière, 78% des bacheliers ont passé leur bac dans les séries littéraires, il n’y a que 22% qui ont fait science et technique. «Ça ne peut pas continuer au moment où on parle de Sénégal émergent, du développement du secteur primaire, qui ont besoin de scientifiques, des ingénieurs, des techniciens ; au moment où on a besoin du secteur secondaire, l’industrie, avec tout ce qu’il faut comme science», assure le ministre Talla.
120 milliards pour résorber l’ensemble de ces abris provisoires
Pour les abris provisoires, Mamadou Talla informe qu’il y avait quatre lots qui ont été attribués ; le premier lot concerne l’enseignement élémentaire et a commencé depuis 18 mois et est à 60% d’exécution ; le 2e lot va démarrer en janvier et concerne l’enseignement moyen ; et les deux autres lots vont suivre. On ne peut résorber tout et en même temps, mais en fonction de nos possibilités. C’est un budget de 120 milliards pour résorber l’ensemble de ces abris provisoires, qui comportent au-delà des classes murs de clôture, bloc d’administration…
44 daaras modernes ont été réalisés et 400 autres daaras seront réalisés
Le ministre a salué l’engagement du chef de l’État à moderniser les daaras. «Nous avons voulu organiser cet enseignement pour une équité. 44 daaras modernes ont été réalisés et 400 autres daaras seront réalisés ; petit-à-petit on fera le maillage du Sénégal et on y affectera des enseignants», a-t-il lancé.
Pour ce qui concerne les réformes liées aux langues nationales, la réduction du cycle primaire et l’élimination de certains examens, le ministre de l’Éducation dit rester ouvert à toute suggestion pour assurer une bonne marche de l’éducation.
Nd. Kh. D. F