Les députés sont convoqués en séance plénière, le samedi 4 mai, pour l’examen du projet de loi constitutionnelle N°07/2019 portant révision de la Constitution. Les parlementaires vont en effet procéder au vote de la loi pour la suppression du poste de Premier ministre. Pour les plans du Président Macky Sall, Forces démocratiques du Sénégal (Fds), Y’en à marre et France dégage entendent se soulever contre «le renforcement de la monarchie constitutionnelle». Ils appellent ainsi les députés, le peuple et toutes les forces vives de la nation à faire barrage à ce projet de loi.
Allons-nous assister à un M23 bis, ce 4 mai ? En tout cas, tout porte à le croire. En effet, assimilant la suppression du poste de Premier ministre à un renforcement de la monarchie constitutionnelle, les Forces démocratiques du Sénégal (Fds), Y’en a marre et le Front pour une révolution anti-impérialiste populaire et panafricaine (Frapp)/France dégage comptent conjuguer leurs efforts pour faire barrage au projet de révision constitutionnelle. Pour Babacar Diop et Cie, il est hors de question de laisser passer ce projet de révision constitutionnelle visant la suppression du poste de Premier ministre. Ainsi, ils appellent à une mobilisation contre ledit projet de loi. «Nous appelons le peuple, les forces vives de la nation, les démocrates à se mobiliser et à faire barrage à ce projet de renforcement des pouvoirs d’un président de la République aux pouvoirs déjà monarchiques», ont-ils fait savoir. A en croire ces derniers, cette mesure «solitaire» du Président Macky Sall est purement politique.
Donc, considérant l’organisation d’un référendum en mars 2016, l’organisation du Forum national de l’administration pour rénover le service public les 9 et 10 avril 2016, mais aussi la tenue d’une campagne électorale de 21 jours à l’occasion de la dernière élection présidentielle du 24 février 2019, pendant laquelle jamais le président de la République n’a informé les électeurs de sa volonté de supprimer le poste de Premier ministre, Y’en a marre, les Fds et Frapp/France dégage accusent le Président Macky Sall de faire des calculs politiques pour assurer ses arrières après les élections législatives de 2022. «Avec les problèmes internes au parti présidentiel, la tenue en 2022 des prochaines élections législatives pourrait confirmer la minorité du Président Macky Sall et donc l’obliger à une cohabitation avec un Premier ministre issu des rangs de l’opposition», révèlent-ils, avant de lancer : «nous Forces démocratiques du Sénégal (Fds), Y’en a marre et Frapp/France dégage exprimons notre désaccord face à ce projet d’hyper-présidentialisation qui réduit la souveraineté populaire. Nous sommes donc ouverts à l’édification d’un large front pour contrer cette initiative liberticide».
Aussi, ils demandent aux députés de se battre contre cette tentative démocraticide au sein de l’Assemblée. A les en croire, le premier acte de cette bataille pourrait être le dépôt d’une motion de censure par un dixième des députés de l’Assemblée nationale.
Ndeye Khady D. Fall