Le gouvernement poursuit ses séances d’explications. En effet, à la suite des huit ministres de la dernière fois, le ministre de l’Agriculture et celui de la Santé ont fait face à la presse hier. Abdoulaye Diouf Sarr a profité de l’occasion pour répondre à un certain nombre de questions relatives à l’évolution de la maladie à Covid-19, les stratégies du gouvernement en la matière, le vaccin qui est annoncé, mais aussi la situation à l’Assemblée nationale ou le Covid a fini de s’installer.
Abdoulaye Diouf Sarr est catégorique : il n’y a que les Sénégalais qui peuvent venir à bout de la maladie en respectant les gestes barrières. Pour le ministre de la Santé, une deuxième vague n’est pas à écarter. «A partir de la 45ème semaine, on a vu un décollage. C’est une situation nouvelle comparativement à la perspective baissière qu’on avait. Il y a donc une nouvelle situation qui se présente à nous». Abdoulaye Diouf Sarr de dire qu’il faut donc que les uns et les autres redoublent de vigilance. «Par rapport aux mesures en perspective, nous ne pouvons plus économiser de tolérance sur ces mesures barrières. Il est important que le portage communautaire de ces mesures barrières, la surveillance dans la mise en œuvre et dans l’application de ces mesures barrières soient observés. Pour le port systématique du masque, si nous appliquons une discipline nationale en la matière, nous pouvons espérer revenir à un plancher de la pandémie. Etant entendu que nous voulons toujours que le nombre de cas tende vers zéro», précise-t-il.
«Le Sénégal n’a pas choisi Moderna. Le vaccin que nous allons choisir sera celui qui sera homologué par l’Oms»
Au sujet du vaccin, le ministre de la Santé précise que le Sénégal est dans une alliance pour saisir toutes les opportunités du vaccin. «Nous sommes dans une alliance avec l’Oms. Je précise que le Sénégal n’a pas choisi Moderna. Le vaccin que nous allons choisir sera celui qui sera homologué par l’Oms. Il est important de donner cette information pour que les choses soient extrêmement claires sur ce sujet, parce que des fois, il y a de la spéculation», dit-il. Abdoulaye Diouf Sarr de poursuivre : «Les premières idées, c’est d’abord de sécuriser le personnel médical, mais c’est aussi les personnes âgées et les Sénégalais qui ont des comorbidités. Le vaccin n’est pas encore là, mais dans la boite noire, il y a tout une panoplie d’idées, de réflexions stratégiques en cours».
Abdoulaye Diouf Sarr s’est aussi félicité de l’excellent travail fait jusque-là : une stratégie construite en amont, à travers un plan de contingence qui tournait autour d’une excellente prévention, une excellente communication, basée sur l’appropriation dans les communautés. Mais aussi une très bonne détection. Il révèle à ce propos que sur les 16.900 cas détectés actuellement, 250.000 sénégalais ont été testés dans nos laboratoires.
«Il faut l’admettre, le reconnaître et s’en désoler même ; il y a un relâchement sur les mesures barrières»
Sur les raisons qui ont abouti à une deuxième vague, Abdoulaye Diouf Sarr l’explique par deux choses : la première, c’est que partout la vague se relève. Pour la deuxième raison, il pointe du doigt les Sénégalais : il faut l’admettre, le reconnaître et s’en désoler même ; il y a un relâchement sur les mesures barrières. «Il faut prendre toutes les dispositions pour faire respecter les mesures barrières. Et la première disposition en la matière, c’est de mettre en place des dispositions contraignantes, pas au sens gendarme du terme, mais ça doit être d’abord de la co-construction. Développer tout un processus pour que tout le monde puisse dire que nous devons participer à la guerre nationale, en respectant d’abord les mesures barrières. Comme disait l’autre, si chacun gagne chez lui…si chacun gagne contre le virus à son niveau, nous gagnons au niveau national. C’est cette co-construction que nous recherchons. Les récalcitrants qui ne croient pas que le virus est là, nous ne les laisserons pas remettre en cause toute une stratégie. S’il le faut, on ira jusqu’à des mesures contraignantes».
Assemblée nationale : «j’ai recommandé, conformément au protocole, qu’on surveille l’ensemble des députés et qu’on ouvre la possibilité de tester tous les contacts symptomatiques»
Concernant la situation à l’Assemblée nationale, Abdoulaye Diouf Sarr soutient que des mesures ont été déjà prises. Le service d’hygiène a déjà effectué le travail qu’il devait faire, mais aussi d’autres mesures ont été prises par les députés eux-mêmes, à travers le huis clos et la limitation du nombre de participants aux plénières. «Et j’ai recommandé, conformément au protocole, qu’on surveille l’ensemble des députés et qu’on ouvre la possibilité de tester tous les contacts qui sont symptomatiques», a ajouté le ministre de la Santé.
Maladie des pêcheurs : tous les cas sont guéris
Pour ce qui est de la maladie des pêcheurs, il déclare qu’au 1er décembre dernier, il n’y avait plus de cas. «Tous les cas sont guéris et il n’y a pas eu de nouveaux cas. Il n’y a pas de contaminations non plus. La seule chose qui reste, c’est de savoir où est-ce qu’on n’en est par rapport à l’origine de cette maladie, d’avoir les réponses des scientifiques extérieurs qui ont été contactés. A ce niveau-là, le ministre de dire que le processus de recherche avait mené au Centre antipoison qui était en train de faire l’investigation sur les algues.
Madou MBODJ