La plainte de Madiambal contre le juge Souleymane Teliko évolue au niveau de la Cour suprême. La haute juridiction se prépare, en effet, à donner une suite à cette affaire. Pour commencer, une commission d’instruction est mise en place pour enquêter. Elle va procéder à une véritable instruction du dossier.
La Cour suprême n’a pas trainé les pieds après qu’elle a été saisie par Madiambal Diagne d’une plainte à l’encontre de Souleymane Teliko. Elle vient de mettre en place une commission d’instruction pour enquêter sur cette affaire. Ladite commission est composée de trois membres désignés par le Premier président de la Cour suprême : un magistrat plus ancien et deux autres qui feront office de conseillers ainsi que des suppléants. Conformément à la procédure, dans le cas d’espèce, c’est une commission d’instruction qui enquête d’abord avant de passer par un procès. L’institution est appelée à connaître des crimes et délits commis par les magistrats de l’ordre judiciaire, ceux de la Cour des comptes et ceux de l’Inspection générale d’Etat. Depuis bien longtemps, la haute juridiction est dotée de cette commission, mais elle n’a quasiment jamais fonctionné ou, plutôt, elle n’a jamais eu véritablement du travail. Et cette fois, elle a à faire, dans ce différend qui oppose le patron de Journal «Le Quotidien» au juge Souleymane Teliko et les membres sont désignés.
Il s’agira d’effectuer un travail d’instruction comme les membres de la commission d’instruction de la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei) ; mener une véritable enquête, entendre les parties… Un rapport dans lequel la commission définira ses conclusions sera fait au terme de l’enquête. Selon des sources fiables, l’instruction va bientôt démarrer.
Pour rappel, Madiambal Diagne a déposé une plainte, en début de ce mois d’octobre, sur la table du président de la Chambre criminelle de la Cour suprême, contre le juge Souleymane Teliko, le poursuivant pour diffamation, dénonciation calomnieuse et injures publiques. Le patron du groupe Avenir Communication n’a pas demandé d’argent en guise de réparation. Il a demandé le franc symbolique. Tout de même, il tient à ce que son honneur soit lavé. S’agissant des faits reprochés au juge Teliko, le journaliste rappelle l’audience du 3 juin 2021, par lequel le magistrat le poursuivait pour diffamation. Selon lui, au cours de l’audience, le magistrat a porté des accusations graves à son encontre, publiquement, l’accusant de viol et d’escroquerie, en soutenant qu’il aurait fait l’objet de poursuites pour de tels faits. A en croire Madiambal Diagne, de telles accusations, surtout sortant de la bouche d’un magistrat, convaincraient beaucoup de citoyens étant donné le statut de la personne qui les porte. Cela donnerait l’impression d’une véracité. Il tient ainsi à défendre son honorabilité.
Alassane DRAME