La somme de 100 millions en guise de dommages et intérêts, c'est ce que réclame l'agent de la Rts Lèye Guèye à son oncle Pape Ndiaga Boye, à l'huissier de justice Me Mademba Guèye et au commissaire-priseur Me Amadou Thiam. Cette dame leur reproche des faits d'association de malfaiteurs, de violences, voies de fait, vol, complicité dudit chef et recel, pour lesquels ils les a traînés hier devant le tribunal d'instance de Dakar statuant en matière correctionnelle.
L'agent de la Rts Lèye Guèye a traduit hier devant le tribunal d'instance de Dakar, statuant en matière correctionnelle, son oncle, le juriste Pape Ndiaga Boye, l’huissier de justice Me Mademba Guèye et le commissaire-priseur Me Amadou Thiam. Au départ, c'était un dossier d'expulsion qui opposait ces antagonistes, mais cette affaire a pris une autre tournure et ils se sont tous retrouvés à la barre comme des prévenus. La dame les poursuivait pour des faits d'association de malfaiteurs, violences, voies de fait, vol, complicité dudit chef et recel. En effet, il est ressorti de la procédure que courant 2011, Lèye Guèye devait 3 mois d'arriérés de location à son oncle Pape Ndiaga Boye. Le montant est estimé par l'oncle à 2.200.000 F Cfa alors qu'elle payait mensuellement 400.000 pour la location de la villa. Toutefois, par le biais de l'agence Standing Immobilier, il avait en 2011 saisi la justice pour obtenir une ordonnance d'expulsion contre la locataire Lèye Guèye. Mais, lorsqu'elle a été assignée à comparaître, Lèye Guèye ne s'est pas présentée devant le juge. Et mieux encore, elle n'a pas payé ces arriérés dans les délais légaux. Mais, la dame a fait une ordonnance en référé sur difficultés. Malgré cela, lorsque la décision d'expulsion est sortie, elle a été condamnée à payer à Ndiaga Boye la somme de plus de 3 millions alors qu'il lui réclamait 7 millions.
Un beau jour, Lèye Guèye est partie sans donner signe vie. Ce faisant, Pape Ndiaga Boye a requis les services de l'huissier de justice Mademba Guèye. Celui-ci, après avoir fait le constat des objets qui se trouvaient dans la maison qu'elle occupait, a procédé à sa fermeture. C'est là qu'est intervenu le commissaire-priseur Me Amadou Thiam Guèye qui a procédé à une saisie conservatoire avant de procéder à la vente aux enchères des biens de la plaignante, comme ils n'avaient plus de nouvelles d'elle.
Lèye Guèye, après avoir attendu 5 ans (2011-2016), est réapparue et a cité ces officiers de justice pour les diverses infractions pour lesquelles ils ont été jugés. Maiselle a été déboutée. Mais, cette dernière a fait opposition à cette décision de justice. Et c'est à l'issue de cela que le dossier a été appelé et rejugé hier. À la barre, Lèye Guèye a révélé au juge que son oncle Pape Ndiaga Boye, en complicité avec le commissaire-priseur Amadou Thiam,a saisi ses biens. Aussi, dit-elle, l’oncle lui réclamait la somme de 7 millions F Cfa comme arriérés de location. Alors qu'il n'en était rien. À ce propos, ajoute-t-elle, elle lui a réclamé des justificatifs de ces montants de loyer qu'il a avancés et qu'il a gonflés. Par ailleurs, la victime a expliqué au tribunal que c'est l'oncle même, la partie poursuivante dans cette affaire, qui s'est permis d'acheter ses biens.
Interrogé à son tour, Pape Demba Boye a nié tout lien de parenté avec Lèye Guèye. Mais, il a reconnu avoir acheté certains meubles de celle-ci pour un montant de 3 millions F Cfa. Ses co-prévenus ont nié à leur tour. Estimant que les biens de sa cliente étaient composés d'un salon Louis XIV d'un coût de 4 millions, de meubles etc., Me El Hadji Diouf a expliqué que même ses bijoux en or ont été volés par Pape Ndiaga Boye qui les a offerts à son épouse. Pour le préjudice subi, la robe noire a évoqué la somme de 27 millions. Demandant au tribunal d'infirmer le jugement qui a été rendue en première instance, Me Diouf a réclamé 100 millions F Cfa à titre de dédommagement.
Constituée pour la défense des prévenus, Me Ndoumbé Wane et Me Ibrahima Mbengueont confié devant la barre que ces délits n'existent pas et c'est en bon droit que le premier juge les a renvoyés des fins de la poursuite. Suivant ainsi les avocats des mis en cause, le Procureur général a lui aussi demandé la confirmation du jugement qui a été rendu en première instance. Délibéré le 14 décembre prochain.
Fatou D. DIONE