Me Madické Niang s’insurge contre la «déclaration raciste» de Jean Michel Cadenas qui, pour lui, considère que les musulmans d’Afrique sont des affamés qui n’ont pas le droit de magnifier la gloire d’Allah par des ouvrages de dimension mondiale. Il est d’autant plus ulcéré par les propos du Français qu’en France, comme ailleurs, on mobilise de fortes sommes pour des infrastructures religieuses, et pourtant, il y a des pauvres et des sans-abris.
Me Madické Niang se porte en faux contre la déclaration de Jean Michel Cadenas, qui présente la Mosquée Massalikoul Djinane comme «une emblème contre l’Occident» et fustige son coût de «30 millions d’euros qui n’iront pas aux pauvres du Sénégal» qui, pour lui, devront attendre l’argent de «l’aide internationale au développement». Pour Me Madické Niang, dont l’attachement au Mouridisme est connu de tous, «cette déclaration, venant d’un homme ayant à plusieurs reprises manifesté son aversion pour l’Islam, n’aurait pas attiré notre attention s’il ne contenait pas des contre-vérités pouvant induire en erreur des hommes et des femmes de bonne foi, qui témoignent respect et considération à l’Islam de paix du Sénégal». Poursuivant, il soutient que Cadenas, en tenant de tels propos, prouve sa méconnaissance du rôle et de l’action des marabouts, aux côtés des populations, notamment les plus vulnérables. «En matière de lutte contre la pauvreté, l’essentiel des solutions ne vient pas de l’aide internationale. En effet, les communautés religieuses jouent leur partition en constituant un véritable levier de lutte contre la pauvreté. L’illustration se vérifie tous les jours par l’assistance aux nécessiteux, mais aussi à l’occasion de certaines catastrophes naturelles ou humaines», explique Me Madické Niang. Qui en veut pour preuve la forte contribution de Serigne Saliou Mbacké pour les victimes de l’accident de la Sonacos, sans oublier la somme conséquente dégagée par Serigne Sidy Makhtar Mbacké pour les victimes d’inondations.
D’importantes sommes mobilisées en France pour construire des infrastructures religieuses, et pourtant, des personnes sans domicile fixe recherchent gîte et nourriture désespérément
Rappelant que la solidarité est une réalité enseignée et pratiquée par nos guides religieux, l’avocat et ancien candidat à la présidentielle souligne, à l’intention du membre du Rassemblement national, qu’en son temps, Cheikh Ahmadou Bamba a donné au Trésor français 10 fois plus que le Président français de l’époque. Mais les propos inqualifiables du Français ne le surprennent guère. Car, pour lui, ce dernier, «en sa qualité de mécréant», ne peut pas savoir que «construire une mosquée, c’est ériger une demeure pour Allah et que la dévotion à Allah est la raison de vivre de la communauté musulmane». Laquelle communauté a financé entièrement cet ouvrage sur fonds propres pour magnifier la gloire d’Allah.
Soulignant que «Cadenas ne peut pas ignorer que partout dans ce monde les communautés religieuses sont prêtes à tous les sacrifices pour réaliser des édifices à vocation religieuse», en France y compris, avec par exemple la reconstruction de la cathédrale Notre Dame. Et pourtant, au même moment en France, note-t-il, «des personnes sans domicile fixe recherchent gîte et nourriture désespérément». Dès lors, pour Me Madické Niang, «Cadenas n’a aucune leçon à donner à la communauté musulmane en général et aux mourides en particulier». Et il trouve ses propos d’autant plus intolérables que le Français n’a pas daigné lever le plus petit doigt ou écrire le plus petit mot contre ces gens et pays qui mobilisent des milliards de dollars dépensés en armement pour détruire des pays musulmans et pousser les populations vers un exode incertain. Tout comme il n’a rien pipé du «calvaire» que l’Europe impose à des milliers de migrants.
Mbaye THIANDOUM