Plus d’intervention des avocats à travers la presse, surtout ceux qui ne sont pas constitués pour les dossiers dans lesquels ils sont interpellés. Le bâtonnier de l’Ordre des avocats a sorti un communiqué pour mettre ainsi en garde ses confrères qui s’aventureraient à se prêter à ce jeu avec la presse. Mieux, Me Papa Leyti Ndiaye a même menacé de les traduire devant le conseil de discipline.
Les interventions intempestives des avocats dans les médias, sur des affaires pendantes, surtout celles dans lesquelles ils ne sont pas constitués, piétinant ainsi leur déontologie, indisposent fortement l’Ordre des avocats. Et le nouveau bâtonnier Me Papa Leyti Ndiaye n’est pas prêt à fermer les yeux sur le non-respect des règles qui régissent leur profession. Sur un ton ferme, il a ouvertement menacé de sanction ses confrères qui s’aventureraient à se mêler des procédures judiciaires en cours. «Ces derniers temps, l’Ordre a constaté, avec regret, des interventions désordonnées et peu reluisantes de quelques-uns de ses membres dans les médias (…) généralement sur des affaires pendantes ou en voie de l’être, devant les cours et tribunaux», commence par préciser le bâtonnier, dans son avis envoyé à tous les avocats du barreau. Il poursuit : «ces interventions médiatiques constituent souvent, voire toujours, des infractions aux dispositions de notre règlement intérieur».
Le bâtonnier est d’autant plus étonné de ces violations que «les avocats doivent être les premières sentinelles du respect scrupuleux de leurs règles professionnelles», comme il le mentionne dans l’avis. Me Papa Leyti Ndiaye appelle ainsi ses confrères à prendre en compte les dispositions de l’article 26 du Règlement intérieur et les invite à s’y conformer.
Après ce rappel des dispositions de l’article 26, le bâtonnier se montre plus menaçant contre les éventuels récalcitrants: «ce texte s’applique à toutes et à tous, en particulier à celles et à ceux qui sont tentés de se prononcer dans le cadre d’affaires en cours, sans être dûment constitués. L’inobservation du Règlement intérieur pourrait conduire à l’ouverture d’une procédure disciplinaire contre son auteur». Une mesure qui n’arrange pas la presse.
Alassane DRAME