Salamata Dia a des dents carnassières. Proche parente du ministre-conseiller Harouna Dia, elle a, avec ses dents, coupé le doigt de sa colocataire Fatoumata Sy, pour une affaire de location, au cours d’une altercation. Salamata Dia et Fatoumata Sy, qui ont comparu hier devant la barre des flagrants délits de Dakar, pour coups et blessures volontaires réciproques, se sont retrouvées avec des incapacités temporaires de travail respectivement de 3 jours et 21 jours. Elles seront fixées sur leur sort mardi prochain.
La violence entre membres de la gente féminine prend de plus en plus des proportions inquiétantes. En ces temps où on n’a pas encore fini de parler de l’histoire de la dame Salimata Diaw qui a charcuté sa coépouse Oumou Diop, à coups de machette, voilà une autre chicane de dames qui oppose deux colocataires, à savoir Salamata Dia (présentée comme proche parente du ministre-conseiller Harouna Dia) à Fatoumata Sy. Au cours de la bagarre, Salamata Dia a coupé le doigt de Fatoumata Sy.
En effet, cette dame, pour un montant de 45.000 F mensuellement, avait sous-loué une chambre à Fatoumata Sy, dans un immeuble sis à Hlm grand-Yoff où elle occupait un appartement. Lors de la signature du bail, son bailleur lui avait déclaré qu’elle ne voulait pas de comportements contraires aux bonnes mœurs. Malheureusement, Fatoumata Sy ne s’est pas conformée à cette règle imposée par sa bailleresse. Ainsi, après avoir occupé ladite chambre, bonjour la débauche. Parce que Fatoumata Sy recevait à toute heure des hommes. Pis, elle se mettait à fumer dans l’appartement et ne s’acquittait plus convenablement du paiement de la location mensuelle.
Salimata Dia, qui ne pouvait plus vivre cette situation, lui a demandé de chercher une autre chambre. Car, selon elle, elle voulait sauvegarder sa réputation. Fatoumata Sy, à qui cette injonction n’a pas plu, l’aurait offensée, en la traitant de prostituée. Ainsi, après des échanges houleux, elles ont fini par se bagarrer. Et à l’issue de cette altercation, Salamata Dia lui a sectionné le doigt en la mordant.
Immédiatement, le doigt a été ramassé par l’étudiant Bamba Diop, un autre occupant du même immeuble venu les séparer, en compagnie de Agnès Coly et une certaine Mame. Au sortir de la bagarre, Fatoumata Sy et Salamata Dia se sont mutuellement blessées et se sont retrouvées avec des certificats médicaux pour une incapacité temporaire respectivement de 21 jours et de 3 jours. Ayant toutes les deux porté plainte à la police de Grand-Yoff, elles ont été déférées au parquet pour coups et blessures volontaires réciproques.
Devant la barre des flagrants délits de Dakar, où elles ont comparu, hier, vendredi, elles sont revenues sur les faits. «Elle a été blessée par la porte lors de la mêlée», s’est défendue la couturière de 32 ans, Salamata Dia. C’est une autre version qu’a servie la partie civile Fatoumata Sy. Cette marchande de 57 ans l’a enfoncée : «elle m’a traitée de prostituée et ne pouvant pas me retenir lorsqu’elle l’a réitéré, on s’est bagarré. C’est après qu’on nous a séparées qu’elle est revenue s’attaquer à moi, en m’occasionnant des blessures au cou. Avant de me mordre le doigt qu’elle a sectionné avec ses dents puis l’a craché par terre. C’est Bamba Diop qui l’a ramassé en me conseillant d’aller à la police», a-t-elle rétorqué. Le procureur, qui a requis l’application de la loi à leur encontre, les a bien réprimandées. Constitué pour défendre les intérêts de la dame Fatoumata Sy, Me Aboubacry Barro a plaidé pour un rapprochement, comme l’a fait le conseil de Salamata Dia. Selon Me Barro, les deux femmes sont des proches. Délibéré mardi prochain.
Fatou D. DIONE