Le Parti socialiste perd du terrain depuis qu’il est dans la mouvance présidentielle. C’est le constat de Gorgui Ciss, qui en veut pour preuve la «régression» de plusieurs indicateurs, dont le nombre de députés et de maires Ps, le nombre de cartes vendues qui a chuté presque de moitié depuis 2014. Dès lors, pour redorer le blason du Ps, il invite à bannir le «militantisme de salon», le «militantisme virtuel» et le «tourisme électoral». Aussi, il invite à un retour à une meilleure gestion de la «dévolution des responsabilités», à une meilleure gestion des crises et tensions, au sein du Ps, mais aussi au retour à l’idéologie et aux valeurs socialistes, ainsi qu’à une ouverture aux autres forces de gauche.
Le maire socialiste de Yenne est bien prophète chez lui. Gorgui Ciss l’a démontré par une mobilisation exceptionnelle de ses camarades de parti, lors d’un meeting qui a tenu toutes ses promesses. Devant des responsables et militants venus de toutes les localités, Gorgui Ciss a fait un diagnostic sans complaisance de la situation du Ps qui, pour lui, perd de plus en plus de terrain, malgré son appartenance à la mouvance présidentielle. «Camarades, vous noterez avec moi, pour le déplorer, que depuis notre retour au affaires, en 2012, dans le cadre de la coalition Benno Bokk Yakaar, notre parti montre des signes de faiblesse», martèle-t-il d’emblée. Poursuivant, il affirme que «tous les indicateurs qui permettent de mesurer la vitalité d’un parti politique sont en régression». Pour être plus précis, il note : «que ce soit le nombre de députés, le nombre de maires socialistes, ou tout simplement le nombre de cartes vendues depuis un an, qui tourne autour de 155.000 et 160.000 cartes, là où, en 2014, c’était plus de 300.000 cartes» ; toutes choses qui montrent une régression au Parti socialiste.
«Nous devons bannir le militantisme de salon ou le militantisme virtuel et le tourisme électoral»
Toutefois, même si le constat est alarmant, le patron des socialistes de la commune de Yenne ne désespère pas. Pour lui, il est possible de rectifier le tir et que le Parti socialiste, aujourd’hui perdu dans la mouvance présidentielle, retrouve son lustre d’antan. En ce sens, il affirme : «pour que le Ps espère une meilleure représentativité dans l’échiquier politique national, nous devons bannir le militantisme de salon ou le militantisme virtuel, à travers les réseaux sociaux, mais également, à travers le tourisme électoral». Mais cela n’est pas suffisant. «Il faut que nous gérions le mieux possible, la dévolution des responsabilités politiques et administratives, synonymes de crises et souvent de tensions. Il faut que nous apprenions à mieux les gérer, pour éviter des départs éventuels», conseille-t-il. Sur ce point, il rappelle sa position sur la rotation dans le choix des représentants du Ps au gouvernement. «Quandla liste du gouvernement a été rendu publique, j'ai donné mon avis en disant que si on m'avait consulté, j'allais suggérer une rotation. Parce que nous avons des ressources humaines de qualité, nous avons également de jeunes cadres qui peuvent exercer n'importe quel portefeuille ministériel et surtout notre bureau politique souhaite les retrouvailles de la grande famille socialiste et le retour dans la maison mère de tous les socialistes», explique-t-il. Et en ne faisant pas cela, il pense qu’en ce moment, les socialiste ont «raté un moment important de donner un signal fort pour l'attractivité de du parti»
Mbaye THIANDOUM