Dans cette affaire qui avait fait grand bruit, les prévenus ont bénéficié de la magnanimité du juge du tribunal des flagrants délits de Dakar, où ils comparaissaient vendredi dernier, 14 août, vu le tollé qu'avait suscité sur les réseaux sociaux l'affaire de la dame Fatou Ndoye. La représentante du procureur avait requis 1 an d'emprisonnement ferme contre Ibou Thiaw pour outrage public et attentat à la pudeur, après qu'il a demandé sa relaxe pour collecte illicite de données à caractère personnel. S'agissant de Moussa Diallo et Babacar Ndiaye, elle avait respectivement sollicité 2 ans et 5 ans de prison ferme. En sus de ces peines, le ministère public avait requis contre tous une amende de 100.000 F. Ils ont finalement été édifiés sur leur sort, hier, mardi 18 août. Ainsi, le tribunal des flagrants délits a prononcé la relaxe pour Babacar Ndiaye et Moussa Diallo du chef d'outrage à la pudeur. Moussa Diallo a également été relaxé des charges d'attentat à la pudeur. Concernant Ibou Thiaw, il est relaxé des chefs de collecte illicite de données à caractère personnel et d'atteinte à l'intimité de la vie privée.
Les charges d'attentat à la pudeur initialement reprochées à Ibou Thiaw et Babacar Ndiaye ont été disqualifiées en violences et voies de fait. Cependant, ces prévenus ont été dans l'ensemble déclarés coupables des chefs de collecte illicite de données à caractère personnel. Par contre, les faits d'atteinte à l'intimité de la vie privée ont été imputés à Babacar Ndiaye et Moussa Diallo.
Concernant Ibou Thiaw, il a été reconnu coupable d'outrage à la pudeur.
Finalement, Moussa Diallo, Babacar Ndiaye et Ibou Thiaw ont été respectivement condamnés à 1 mois, 2 mois et 3 mois de prison ferme. Aussi, ils devront solidairement payer la somme de 5 millions à la victime, Fatou Ndoye à titre de dommages et intérêts. Cette dernière avait lors de l'audience réclamé 10 millions de préjudice par la biais de ses avocats, Mes Ndèye Anta Mbaye et Ndèye Fatou Touré.
Pour rappel, la victime Fatou Ndoye était entrée dans une boutique de prêt-à-porter, la veille de la Tabaski, pour acheter un boubou. Prise pour une voleuse, cette dame qui présente des troubles mentaux a été ligotée, battue, déshabillée, tripotée puis filmée par les prévenus qui ont diffusé ses images sur les réseaux sociaux. C'est à l'issue de cela que les mis en cause ont été traînés en justice pour collecte et diffusion d'images à caractère personnel, outrage public à la pudeur et attentat à la pudeur avec violences.
Lors du procès, son père Malick Ndoye avait indiqué que sa fille est en réalité une employée du Samu municipal qui venait d'être récemment affectée là-bas.
F.D.D