Le jeune étudiant Ousseynou Diop n’est pas encore au bout de ses peines. Arrêté il y a de cela 4 ans environ pour apologie au terrorisme, suite à un commentaire sur Facebook, lors des évènements de Charlie Hebdo, il a fait face hier mercredi au juge correctionnel qui a renvoyé son dossier jusqu’au 8 janvier prochain pour plaidoirie, en lui refusant la liberté provisoire.
Les charges qui pesaient sur l'étudiant à la Fac des Sciences, Ousseynou Diop, incarcéré depuis 4 ans pour un commentaire jugé apologiste sur Facebook, ont été allégées. Il n'est plus poursuivi pour des faits liés au terrorisme. Le Doyen des juges avait en effet signé, le lundi 19 novembre 2018, une ordonnance de non-lieu partiel, assortie d'un renvoi en police correctionnelle. Sur ce, l’étudiant Ousseynou Diop, qui avait entamé une grève de la faim, a mis un terme à sa diète. Il est renvoyé à un Tribunal correctionnel et non plus à la Chambre criminelle, comme on le redoutait tant pour une incrimination de cette nature. Toutefois, les avocats constitués pour le mis en cause Mes Ndèye Anta Mbaye, Mamadou Seck et Assane Dioma Ndiaye, ont formulé des demandes de mise en liberté provisoire pour le compte de leur client, détenu depuis plus de 3 ans. Prenant la parole en premier, Me Ndèye Anta Mbaye de soutenir : «Le prévenu est jugé pour des faits correctionnels. Alors qu'il a passé 4 ans en détention préventive. Je sollicite de lui accorder une liberté provisoire. Ce sont des faits d'apologie qui lui sont reprochés. Sur ce, il n'y a pas de troubles à l'ordre public, de subordination de témoin, en plus, il est régulièrement domicilié», peste la robe noire. Me Mamadou Seck de renchérir : «il est attrait devant le juge correctionnel après qu'il a bénéficié d'un non-lieu. Et il ne reste que l'apologie», ajoute Me Seck.
A son tour, abondant dans le même sens, Me Assane Dioma Ndiaye d’ajouter : «Il est en prison depuis 2015, avant que l'affaire ne soit correctionnalisée. Ce faisant, pour des faits correctionnels, cela ne dépasse pas 6 mois. Par ailleurs, il a payé le lourd tribut en faisant 3 ans de détention préventive. Il n'avait pas cette intention, mais, à cette époque-la, nous étions sous l'euphorie du terrorisme. Nous demandons la liberté provisoire parce qu’après 3 ans de détention, il n'a pas intérêt à se soustraire à la justice», a plaidé Me Ndiaye avant que le procureur ne se rapporte à la décision du tribunal sur cette demande de mise en liberté provisoire.
Hélas, le juge Amath Sy a dans son délibéré refusé la liberté provisoire à Ousseynou Diop et renvoyé l'affaire en jugement à la date du 8 janvier 2018. Sur les faits, après les attentats du Bataclan (France) en 2015, Ousseynou Diop a, via un post sur Facebook, loué ces actes.
Fatou D. DIONE