Le Collectif des prestataires et investisseurs sénégalais (Copis) de l’Aéroport international Blaise Diagne (Aibd) bande les muscles. Le Copis est remonté contre la société de gestion (LAS) et son bras armé, le Français Xavier Mary, dont il juge la gestion calamiteuse et appelle l’Etat à reprendre la conduite de l’aéroport, sans quoi, on file vers la catastrophe, avec le départ d’autres compagnies, après celle sud-africaine. En attendant, les membres du Copis appellent à un grand rassemblement lundi prochain au niveau de la plateforme aéroportuaire.
Ça va décoller lundi prochain à l’Aéroport international Blaise Diagne de Diass. Et pour cause, le Collectif des prestataires et investisseurs sénégalais de la plateforme va tenir un grand rassemblement sur place, pour protester «contre les pratiques de LAS» et pour réclamer à la société de gestion de l’aéroport «plus de respect pour le privé sénégalais». Très remonté contre le gestionnaire «et son bras armé» Xavier Mary, le Copis lui reproche de faire la part belle aux investisseurs étrangers au détriment des nationaux. «LAS déroule le tapis rouge aux investisseurs étrangers, malgré plus de 20 milliards de financement et 700 emplois créés par le Copis», dénonce le collectif, qui cite le cas de Lagardère, qui aurait des «faveurs indues», comme le fait que l’Aibd soit «le seule aéroport où les clients passent au Duty free à l’aller comme au retour». Aussi, les investisseurs nationaux se désolent que l’entreprise française se permette même d’étendre ses activités à «la publicité et à la restauration».
«Les Turcs ont vendu du vent à l’Etat sénégalais, avec un faux business plan»
Pour le Copis, qui dénonce la «violation des contrats d’exclusivité par LAS» (ouverture d’un second salon Vip (Infinite Lounge), édition d’un magazine sur le dos de Global communication qui a l’exclusivité de la communication…), LAS est en train d’instaurer une véritable «néo-colonisation» à l’Aibd, avec en tête de pont leur collaborateur français Xavier Mary, dont il balance la gestion à la poubelle. «L’unique responsable des perturbations à l’Aibd est Xavier Mary. Le départ de South Africa de l’Aibd est un point noir de la gestion de Xavier Mary. Les redevances aéroportuaires de LAS sont 10 fois plus chères que celles des aéroports africains», fustigent les membres du Copis. Qui notent que, d’ailleurs, une étude commanditée par LAS elle-même recommande «une baisse de 35% des tarifs à l’Aibd».
«Au nom de la souveraineté nationale, l’Etat doit reprendre la gestion de l’Aibd»
Ces derniers qui ne s’arrêtent pas en si bon chemin dans leur guerre contre les responsables de LAS, de fustiger le «silence sur la dette de 8 milliards que 2AS doit à LAS», de déplorer «la fermeture du fret» et la non-ouverture du village Cargo et de demander enfin : «la Rdia est-elle reversée correctement» ? Avec tous ses reproches en bandoulière, le Copis de déclarer que «les Turcs ont vendu du vent à l’Etat sénégalais, avec un faux business plan». Dès lors, les investisseurs sénégalais pensent «qu’au nom de la souveraineté nationale, l’Etat doit reprendre la gestion de l’Aibd». Car, à en croire le Copis, «à cause de son mutisme, les Turcs se croient en terrain conquis» et ça risque de nous coûter cher, avec le risque de voir d’autres compagnies «fuir l’Aibd», après South Africa Airlines.
Mbaye THIANDOUM